Bonjour je suis élève de 2nd je dois rendre mon travail pour demain mais je n’ai personne pour m’aider…
Merci à ceux qui prendront du temps
Albert Camus prononce un discours lors de la remise de son prix Nobel de littérature
Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au
dessus de tout. 58 m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et
me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une
réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en
leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes oblige donc
Fartiste à ne pas s'isoler; le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et
celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent apprend
bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec
tous. L'artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de
la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher.
C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien; is s'obligent à comprendre au lieu de
juger -
Le rôle de récrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par
définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font Thistoire : il est au
service de ceux qui la subissent. Ou, sinon, le voici seul et privé de son art. Toutes les
armées de la tyrannie avec leurs millions d'hommes ne renlèveront pas à la solitude,
même et surtout s'il consent à prendre leur pas. Mais le silence d'un prisonnier inconnu,
abandonné aux humiliations à l'autre bout du monde, suffit à retirer récrivain de Texil,
chaque fois, du moins, qu'il parvient, au milieu des privilèges de la liberté, à ne pas
oublier ce silence et à le faire retentir par les moyens de l'art.
Aucun de nous n'est assez grand pour une pareille vocation. Mais, dans toutes les
circonstances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la
tyrannie ou libre pour un temps de s'exprimer, l'écrivain peut retrouver le sentiment
d'une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu'il accepte, autant
qu'il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et
celui de la liberté. Puisque sa vocation est de réunir le plus grand nombre d'hommes
possible, elle ne peut s'accommoder du mensonge et de la servitude qui, là où ils
règnent, font proliférer les solitudes. Quelles que solent nos infirmités personnelles, la
noblesse de notre métier s'enracinera toujours dans deux engagements difficiles à
maintenir le refus de mentir sur ce que l'on sait et la résistance à l'oppression.
(430 mots)
Albert CAMUS, Discours de Stockholm, 10 décembre 1957.
Vous ferez la contraction du texte ci-dessus, au quart (avec une marge de plus ou
moins 10 %), en respectant l'énonciation, la thèse, la composition et le mouvement.
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