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Je dois réaliser une analyse linéaire sur ce texte svp vraiment je vous en supplie :
Dans le vaste hangar fermé, noir de charbon, et que de hautes fenêtres poussiéreuses éclairaient, parmi les autres machines au repos, celle de Jacques se trouvait déjà en tête d'une voie, destinée à partir la première. Un chauffeur du dépôt venait de charger le foyer, des escarbilles rouges tombaient dessous, dans la fosse à piquer le feu. C'était une de ces machines d'express, à deux essieux couplés, d'une élégance fine et géante, avec ses grandes roues légères réunies par des bras d'acier, son poitrail large, ses reins allongés et puissants, toute cette logique et toute cette certitude qui font la beauté souveraine des êtres de métal, la précision dans la force. Ainsi que les autres machines de la Compagnie de l'Ouest, en dehors du numéro qui la désignait, elle portait le nom d'une gare, celui de Lison, une station du Cotentin. Mais Jacques, par tendresse, en avait fait un nom de femme, la Lison, comme il disait, avec une douceur caressante.
Et, c'était vrai, il l'aimait d'amour, sa machine, depuis quatre ans qu'il la conduisait. Il en avait mené d'autres, des dociles et des rétives, des courageuses et des fainéantes ; il n'ignorait point que chacune avait son caractère, que beaucoup ne valaient pas grand-chose, comme on dit des femmes de chair et d'os ; de sorte que, s'il l'aimait celle-là, c'était en vérité qu'elle avait des qualités rares de brave femme. Elle était douce, obéissante, facile au démarrage, d'une marche régulière et continue, grâce à sa bonne vaporisation. On prétendait bien que, si elle démarrait avec tant d'aisance, cela provenait de l'excellent bandage des roues et surtout du réglage parfait des tiroirs ; de même que, si elle vaporisait beaucoup avec peu de combustible, on mettait cela sur le compte de la qualité du cuivre des tubes et de la disposition heureuse de la chaudière. Mais lui savait qu'il y avait autre chose, car d'autres machines, identiquement construites, montées avec le même soin, ne montraient aucune de ses qualités. Il y avait l'âme, le mystère de la fabrication, ce quelque chose que le hasard du martelage ajoute au métal, que le tour de main de l'ouvrier monteur donne aux pièces : la personnalité de la machine, la vie.

Sagot :

Réponse:

En entrant dans la chambre, Roubaud posa sur la table le pain d’une livre, le pâté et la bouteille de vin blanc. Mais, le matin, avant de descendre à son poste, la mère Victoire avait dû couvrir le feu de son poêle, d’un tel poussier, que la chaleur était suffocante. Et le sous-chef de gare, ayant ouvert une fenêtre, s’y accouda.

Le participe présent ” en entrant ” indique que l’action n’est pas terminée. Zola emploie le passé simple (temps de l’action dans le passé par opposition à l’imparfait, temps de la description)

Il s’agit d’un incipit in medias res, qui plonge le lecteur au coeur de l’action.

L’énumération de denrées alimentaires (pain, pâté, bouteille de vin blanc) inscrit le texte dans une veine naturaliste : prêter attention aux détails pour donner une image fidèle de la réalité, de manière quasi scientifique (Zola comparait le romancier au savant).

L’incipit nous donne des indications sur le cadre spatio-temporel :

le temps de l’action : la référence à un ” poêle” laisse supposer que nous sommes en hiver

l’espace : champ lexical qui renvoie à un intérieur modeste (poêle, pâté)

Le groupe nominal ” et le sous-chef de gare ” renseigne le lecteur sur le métier du personnage principal.

L’imparfait (la chaleur était étouffante) est le temps de la description : il s’agit de décrire l’ambiance de la pièce de manière réaliste.

C’était impasse d’Amsterdam, dans la dernière maison de droite, une haute maison où la Compagnie de l’Ouest logeait certains de ses employés. La fenêtre, au cinquième, à l’angle du toit mansardé qui faisait retour, donnait sur la gare, cette tranchée large trouant le quartier de l’Europe, tout un déroulement brusque de l’horizon, que semblait agrandir encore, cet après-midi-là, un ciel gris du milieu de février, d’un gris humide et tiède, traversé de soleil.

L’imparfait ” c’était ” annonce un passage descriptif.

L’auteur nous livre des indications sur :

1) le lieu où se déroule l’action, par une juxtaposition de compléments circonstanciels de lieu.

L’énumération qui localise la fenêtre prouve une attention naturaliste aux détails et à l’architecture (” au cinquième, toit mansardé “).

Zola recourt à la métaphore (” trouer ” et ” agrandir “) pour désigner la place de la gare dans la ville et l’horizon.

La répétition du terme gris permet de préciser la description.

2) le contexte temporel : mois et moment de la journée.

La juxtaposition du nom ” gris ” et des adjectifs ” humide et tiède ” qui renvoient davantage la météo qu’à une couleur, est étonnante. La grisaille pourrait annoncer l’ambiance du roman (qui se passe dans un espace industriel) ou ses ressorts tragiques).

En face, sous ce poudroiement de rayons, les maisons de la rue de Rome se brouillaient, s’effaçaient, légères. À gauche, les marquises des halles couvertes ouvraient leurs porches géants, aux vitrages enfumés, celle des grandes lignes, immense, où l’œil plongeait, et que les bâtiments de la poste et de la bouillotterie séparaient des autres, plus petites, celles d’Argenteuil, de Versailles et de la Ceinture ; tandis que le pont de l’Europe, à droite, coupait de son étoile de fer la tranchée, que l’on voyait reparaître et filer au- delà, jusqu’au tunnel des Batignolles.

Les compléments circonstanciels de lieu ” en face “, ” à gauche ” et les noms propres ” Argenteuil, Versailles ” permettent au lecteur de se repérer par rapport à la fenêtre et à la ville de Paris.

La métaphore du ” poudroiement de rayons ” pour désigner le temps montre que la description naturaliste n’est pas purement scientifique : elle comporte aussi une dimension littéraire et poétique.

Les maisons sont presque personnifiées lorsque Zola leur associe l’adjectif ” légère “.

Le pont est également personnifié, décrit comme ” coupant ” la tranchée.

Recours à l’hyperbole avec les ” porches géants “, les ” lignes immenses ” : il s’agit de faire ressentir l’immensité du quartier industriel.

L’adverbe de lieu ” au-delà “ prolonge la description et met l’accent sur la taille de la capitale.

Le ” on ” inclusif ” on voyait ” permet d’inclure le lecteur dans la scène décrite et de rendre plus vivante la description.

Le champ lexical est celui de l’urbain.

Et, en bas de la fenêtre même, occupant tout le vaste champ, les trois doubles voies qui sortaient du pont, se ramifiaient, s’écartaient en un éventail dont les branches de métal, multipliées, innombrables, allaient se perdre sous les marquises. Les trois postes d’aiguilleur, en avant des arches, montraient leurs petits jardins nus. Dans l’effacement confus des wagons et des machines encombrant les rails, un grand signal rouge tachait le jour pâle.

La conjonction de coordination ” et ” est une surenchère dans la description : comme si l’espace était si immense qu’il était impossible d’en livrer une description brève et concise.

Les participes présents ” occupant “, ” montraient ” donnent l’impression au lecteur de se trouver devant le paysage. La description est neutre et objective.

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