« Supposez un printemps perpétuel sur la terre; supposez partout de l'eau, de bétail, des pâturages;
supposez les hommes sortant des mains de la nature une fois dispersés parmi tout cela : je n'imagine pas comment ils auraient pu renoncer à leur liberté primitive et quitté la vie naturelle, pour s'imposer sans nécessité de l'état social.
Celui qui voulut que l'homme fût sociable toucha du doigt l'axe du globe et l'inclina sur l'axe de l'univers. A ce léger mouvement, je vois changer la face de la terre et décider la vocation du genre humain : j'entends au loin des cris de joie d'une multitude insensée; je vois édifier des palais et des villes; je vois naitre les arts, les lois, le commerce; je vois les peuples se former, s'étendre, se dissoudre, se succéder comme les flots de la mer; je vois les hommes, rassemblés sur quelques points de leur demeure pour s'y dévorer mutuellement, faire un affreux désert du reste du monde, digne monument de l'union sociale et de l'utilité des
arts. »
1 - A quel état renvoie le premier paragraphe ? Pourquoi Rousseau utilise-t-il le terme « supposez » ? Quel effort demande-t-il au lecteur ? Qu'est ce qui le distingue du deuxième état décrit ?
2 - Dans ce texte qu'elle raison peut expliquer la sortie de l'homme de sa vie naturelle ? Citez le texte pour appuyer votre réponse.
3- A quel domaine renvoie cette énumération « se former, s'étendre, se dissoudre, se succéder » ? Selon vous pourquoi ce domaine n'aurait-il pas pu apparaitre dans l'état de nature ?