Sagot :
Ma Chérie,
Je réunis mes dernières forces pour t’écrire une dernière lettre qui je l’espère te parviendra. Je pense à nos deux fils qui, je l’espère, ne devront pas faire la guerre. J’espère que cette guerre mondiale ne se renouvellera pas et qu’elle sera « la der des ders ». Cette guerre qui endeuille ma tendre aimée et qui rend mes enfants orphelins est comme toutes les guerres, inutile et impitoyable.
Pendans des heures durant sous le sifflement des obus, j’ai retrouvé mon camarade Faucheux mort dans un cratère d’obus. Mais je n’ai eu le temps de m’attrister car déjà cinq projectiles déchiraient mon ventre et les souffrances que je combats pour pouvoir t’écrire et mon sang coule sans cesse comme tant de sangs ont coulé pour cette guerre. L’absurdité de la guerre oû je devais combattre des soldats avec lesquels nous avons célébé le Noel ensemble. Car eux non plus ne comprennent pas le sens de la guerre.
Ma Chérie, ma bien aimée, je pense aux merveilleux moments que nous avons passé ensemble au chaud dans notre petite maison. Je sais que tu as dû travailler dans les usines d’armement pour survivre et faire vivre nos deux fils, Lucien et Geoges. Nos merveilleux bambins si joyeux et studieux.
Le vent hurle si fort que je n’entends plus le sifllement des obus. Dans quelques heures le jour va naître et moi je resterai dans les ténèbres inconnus et tant prometteurs d’après notre église.
Pourquoi parler de cette guerre qui nous sépare, qui nous déchire, cette guerre décidée par les grands de ce monde tranquillement endormis dans leur lit douillet loint des sifflements des obus. Ces grands de ce monde qui ont besoin de nous, simples soldats, et nous, nous n’avons pas besoin d’eux.
Je souffre certes physiquement mais je souffre de ne plus pouvoir être auprès de toi ma douce. Je t’aime, embrasse les enfants
Ton mari