Voyage au centre de la Terre écrit par Jules Verne en 1864 est un roman d’aventures
précurseur de la littérature de science-fiction. Un scientifique, le Professeur Lidenbrock, et
son neveu Axel, découvrent le mystérieux parchemin d'un certain Arne Saknussemme qui
les conduit à se lancer dans un voyage au centre de la Terre.
Le déjeuner terminé, mon oncle tira de sa poche un carnet destiné aux observations ; il
prit successivement ses divers instruments et nota les données suivantes :
Lundi 1 er juillet.
Chronomètre : 8 h. 17 m. du matin.
Baromètre : 29 p. 7 l.
Thermomètre : 6°. Direction : E.-S.-E.
« Maintenant, Axel, s’écria le professeur d’une
voix enthousiaste, nous allons nous enfoncer
véritablement dans les entrailles du globe ! Voici
donc le moment précis auquel notre voyage
commence. »
Cela dit, mon oncle prit d’une main l’appareil de
Ruhmkorff suspendu à son cou ; de l’autre, il mit
en communication le courant électrique avec
le serpentin de la lanterne, et une assez vive
lumière dissipa les ténèbres de la galerie.
Hans portait le second appareil, qui fut
également mis en activité. Cette ingénieuse
application de l’électricité nous permettait
d’aller longtemps en créant un jour artificiel,
même au milieu des gaz les plus inflammables.
« En route ! » fit mon oncle.
Chacun reprit son ballot. Hans se chargea de
pousser devant lui le paquet des cordages et
des habits, et, moi troisième, nous entrâmes
dans la galerie.
Au moment de m’engouffrer dans ce couloir
obscur, je relevai la tête, et j’aperçus une dernière
fois, par le champ de l’immense tube, ce ciel de
l’Islande « que je ne devais plus revoir. »
La lave, à la dernière éruption de 1229, s’était frayé
un passage à travers ce tunnel. Elle tapissait
l’intérieur d’un enduit épais et brillant ; la lumière
électrique s’y réfléchissait en centuplant son
intensité.
Toute la difficulté de la route consistait à ne pas glisser trop rapidement sur une pente
inclinée à quarante-cinq degrés environ ; heureusement certaines érosions, quelques
boursouflures tenaient lieu de marches, et nous n’avions qu’à descendre en laissant filer
nos bagages retenus par une longue corde.
Mais ce qui se faisait marche sous nos pieds devenait stalactites sur les autres parois.
La lave, poreuse en de certains endroits, présentait de petites ampoules arrondies ; des
cristaux de quartz opaque, ornés de limpides gouttes de verre et suspendus à la voûte
comme des lustres, semblaient s’allumer à notre passage. On eût dit que les génies du
gouffre illuminaient leur palais pour recevoir les hôtes de la terre.
« C’est magnifique ! m’écriai-je involontairement. Quel spectacle, mon oncle ! Admirezvous ces nuances de la lave qui vont du rouge brun au jaune éclatant par dégradations
insensibles ? Et ces cristaux qui nous apparaissent comme des globes lumineux ?
- Ah ! tu y viens, Axel ! répondit mon oncle. Ah ! tu trouves cela splendide, mon garçon ! Tu
en verras bien d’autres, je l’espère. Marchons ! marchons ! »
Il aurait dit plus justement « glissons, » car nous nous laissions aller sans fatigue sur
des pentes inclinées. C’était le « facilis descensus Averni » de Virgile. La boussole, que je
consultais fréquemment, indiquait la direction du sud-est avec une imperturbable
rigueur. Cette coulée de lave n’obliquait ni d’un côté ni de l’autre. Elle avait l’inflexibilité de
la ligne droite.
1) Qui est le narrateur de ce texte ? Justifiez votre réponse. (1 POINT)
2) À quel genre appartient ce texte ? justifiez votre réponse. (1 POINT)
3) Quels sont les indices dans cet extrait renvoyant au domaine de la science ?
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4) Quels sont les éléments rendant merveilleuse la découverte d’un monde inconnu ?
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Texte et image
5) Quels sont les éléments qui rapprochent le texte et l’image ?
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6) L’image semble-t-elle rendre l’atmosphère vécue par le narrateur ?
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COMPÉTENCES GRAMMATICALES ET LINGUISTIQUES (3 POINTS)
1) Quels sont les temps employés dans ce texte ? Quelle est leur valeur ? (1 POINT)
2) « involontairement » à la ligne 45. (1 POINT)
a) Expliquez comment est formé le mot.
b) Donnez sa classe grammaticale et sa fonction.
3) Quels sont les types de phrase employés dans les lignes 45 à 49 ?
Pourriez vous m'aider s'il vous plaît ? merciiiiiiii