Je n'arrive pas à répondre à ces questions s'il vous plaît.
Elles sont sur le texte de Molière L'Avare 1668 extrait 3 acte 2 scène 5
Frosine. Ah, mon Dieul que vous vous portez bient et que vous avez là un vrai visage de sante!
HARPAGON-Qui, moi?
FROSINE. Jamais je ne vous vis un teint si frais et si gaillard.
HARPAGON-Tout de bon!
FROSINE Comment? vous n'avez de votre vie été si jeune que vous êtes; et je vois des gens de vingt-cinq ans qui sont plus vieux que vous.
HARPAGON. comptés. Cependant, Frosine, j'en ai soixante bien
FROSINE. Hé bien, qu'est-ce que cela, soixante ans? Voilà bien de quoi! C'est la fleur de l'âge cela, et vous entrez main- tenant dans la belle saison de l'homme.
HARPAGON. Il est vrai; mais vingt années de moins pourtant ne me feraient point de mal, que je crois.
FROSINE. Vous moquez-vous? Vous n'avez pas besoin de cela, et vous êtes d'une pâte à vivre jusques à cent ans. HARPAGON-Tu le crois? [...]
FROSINE-Il faudra vous assommer, vous dis-je; et vous met trez en terre et vos enfants, et les enfants de vos enfants.
HARPAGON.-Tant mieux. Comment va notre affaire? [...] il y a encore une chose qui m'inquiète. La fille est jeune, comme tu vois; et les jeunes gens d'ordinaire n'aiment que leurs semblables, ne cherchent que leur compagnie. J'ai peur qu'un homme de mon âge ne soit pas de son goût; set que cela ne vienne à produire chez moi certains petits désordres qui
ne m'accommoderaient pas.
FROSINE. Ah! que vous la connaissez mal! C'est encore une particula- rité que j'avais à vous dire. Elle a une aversion épouvantable pour tous les jeunes gens, et n'a de l'amour que pour les vieillards. HARPAGON. - Elle?
FROSINE, Oui, elle. Je voudrais que vous l'eussiez entendue parler là- dessus. Elle ne peut souffrir du tout la vue d'un jeune homme; mais elle n'est point plus ravie, dit-elle, que lorsqu'elle peut voir un beau vieillard
avec une barbe majestueuse. Les plus vieux sont pour elle les plus char- 3s mants, et je vous avertis de n'aller pas vous faire plus jeune que vous êtes. Elle veut tout au moins qu'on soit sexagénaire; et il n'y a pas quatre mois encore, qu'étant prête d'être mariée, elle rompit tout net le mariage, sur ce que son amant fit voir qu'il n'avait que cinquante-six ans, et qu'il ne prit point de lunettes pour signer le contrat. 10 HARPAGON, - Sur cela seulement?
FROSINE. Oui. Elle dit que ce n'est pas contentement pour elle que cinquante-six ans; et surtout, elle est pour les nez qui portent des lunettes.
HARPAGON Certes, tu me dis là une chose toute nouvelle. FROSINE. - Cela va plus loin qu'on ne vous peut dire. On lui voit dans sa chambre quelques tableaux et quelques estampes: mais que pensez- vous que ce soit? Des Adonis? des Céphales, des Pâris? et des Apollons? Non: de beaux portraits de Saturne, du roi Priam, du vieux Nestor, et du bon père Anchise sur les épaules de son fils.
HARPAGON. Cela est admirable !
Voici les questions
1. Que fait Frosine dans la première partie du texte (1. 1 à 20)? Est-elle sincère? Expliquez.
2. De quelle manière séduit-elle par ses paroles (1. 1 à 8)?
Quelle figure de style emploie-t-elle pour cela?
3. L'image de la ligne 19 produit-elle le même effet? Expliquez.
4.Quelle est la crainte d'Harpagon (1. 22 à 26)? Est-elle justifiée?
5. Quelle est la réponse de Frosine? Qu'en pensez-vous?
6. Identifiez les passages comiques du texte et indiquez pourquoi ils vous font rire en vous appuyant sur les Reperes litteraires.