Bonsoir pouvez-vous m’aider
Rédige le plan de la question de réflexion littéraire ( Arguments +
Exemples ) Que gagnent les voyages à être racontés ? Si le voyageur qui entreprend de si grands travaux uniquement pour courir après une fortune, souvent incertaine et toujours méprisable, est bien digne de compassion, d'un autre côté, celui-là mérite bien nos éloges et notre reconnaissance qui, avec une même fatigue, va chez les peuples les plus éloignés, acheter pour lui-même et pour sa patrie, des découvertes intéressantes au prix de sa tranquillité et souvent de sa vie.
Celui qui est assez heureux pour avoir un tel dessein est assez fort pour en surmonter les difficultés. Devant lui les obstacles cessent, les périls disparaissent, il n'est plus de désagrément pour qui sait les mépriser. Une âme assez grande pour sacrifier son repos à son instruction et au bien public le sera assez pour se mettre au-dessus de tout événement.
Pourquoi dans le grand nombre de nos voyageurs s'en trouve-t-il si peu de cette dernière classe ?
La plupart ignorants, peu curieux de leur propre instruction, et encore moins de celle des autres, voyagent sans attention, sans goût, sans penser, fréquentent les hommes sans les étudier, visitent tous les peuples de la terre, et les quittent sans les connaître. Ils ont des yeux et ne voient point.
Les autres, moins ardents des découvertes utiles que des connaissances curieuses et singulières, s'amusent à des bagatelles, aiment mieux croire ce qu'on leur dit que de l'examiner, n'approfondissent rien, esprits superficiels que l'examen des choses rebute de ce qui est difficile.
Incapables d'études sérieuses, ils savent peu, n'apprennent rien et racontent hardiment, obligés d'avoir recours au mensonge pour ne pas demeurer court' à toutes les questions qu'on leur fait ; gens effrontés qui au retour de leur voyage, abusent de la liberté de mentir que le public accorde à ceux qui viennent de loin, ont la hardiesse de publier des relations? où ils s'attachent plutôt à donner des faux merveilleux, que du simple et du véritable. A force de répéter leurs mensonges, ils se persuadent à eux- mêmes qu'ils ne disent que la vérité et deviennent menteurs de bonne foi.
Parmi toutes les relations, voyages, histoires étrangères, descriptions nouvelles, lettres curieuses, et autres ouvrages qui paraissent tous les jours dans le public, inondent notre France, et parviennent même jusque dans la bibliothèque du savant où ils tiennent une place qui serait mieux remplie par une infinité d'autres livres plus instructifs, parmi ces merveilleux ouvrages, combien en est-il dont les auteurs devraient rougir d'avoir préféré le plaisir de tromper à celui d'instruire, et d'avoir abusé de la crédulité de leurs compatriotes en leur proposant par malice ou par ignorance des choses fausses ou incertaines ?