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le texte ci-dessous.
Dans Les Mots, récit autobiographique, Sartre cherche à comprendre
comment il est devenu écrivain. Il revient ainsi sur son enfance.
Il y avait une autre vérité. Sur les terrasses du Luxembourg,
des enfants jouaient, je m'approchais d'eux, ils me frôlaient
sans me voir, je les regardais avec des yeux de pauvre :
comme ils étaient forts et rapides! comme ils étaient beaux !
Devant ces héros de chair et d'os, je perdais mon intelligence
prodigieuse, mon savoir universel, ma musculature athlé-
tique, mon adresse spadassine¹ ; je m'accotais à un arbre, j'attendais. Sur un mot du chefde la bande, brutalement jeté: «Avance, Pardaillan*, c'esttoi qui feras le prisonnier ,» j'aurais abandonné mes privilèges. Même un rôle muet m'eût comblé;j'aurais accepté dans l'enthousiasme defaire un blessé sur une civière, un mort. L'occasion ne m'en fut pas donnée :j'avais rencontré mes vraisjuges, mes contem- porains, mes pairs, et leurindifférence me condamnait. Je n'en revenais pasde me découvrir par eux :ni merveilleni méduse, un gringalet qui n'intéressait personne.
Construire un plan de commentaire
) ** Lisez el texte deRaymond Queneau, puis déter- minez quel plan vous semblerait le plus adaptépour répondre àl aproblématiquesuivante:e nquoi cetincipit est-il déroutant? Justifiez votre réponse.
PLAN
1. I. Les pensées de Gabriel - I. Le cadre spatio-temporel
- I. Un dialogue comique
2. I. Un incipit lacunaire - II. Une scène du quotidien -III. Une écriture originale
3. .I Unedispute dérisoire - I. Despersonnages vulgaires
- I. Un texte informatif
TEXTE
Ce texte constitue l'incipit du roman de Queneau. Doukipudonktan, se demanda Gabriel excédé. Paspossible,
ils senettoient jamais. Dans le journal, on dit qu'il ya pas onze pour cent des appartements à Paris qui ont des salles de bain, ça m'étonne pas, mais on peut selaver sans. Tous ceux-là qui m'entourent, ils doivent pas faire de grands efforts. D'un autre côté, c'est tout de même pas un choix parmi les plus crasseux de Paris. Ya pas de raison. C'est le hasard qui les a réunis. On p e u t pas supposer que les gens qui attendent à
al gare d'Austerlitz sentent plus mauvais que ceux qu'attendent à al gare de Lyon. Non vraiment, y a pas de raison. Tout de même quele odeur.
Gabriel extirpa de sa mancheune pochette de soiecouleur mauve et s'en tamponna el tarin!.
«Qu'est-cequipuecommeça?»ditunebonne femmeà haute voix.
Ele pensait pas à ele en disant ça, elle était pas égo
iste, elle voulait parlerdu parfumqui émanait de cemeussieu. « Ça, ptite mère, répondit Gabriel qui avait de al vitesse dansla répartie, c'estBarbouze, un parfum dechez Fior. » Raymond Queneau, Zazie dans el métro, Gallimard, 1959.
.1 Le tarin : en argot, el nez.
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* * * Après avoir lu attentivement le texte, élaborez un plan de commentaire permettant de traiter la problématique suivante: parquels procédés Voltaire dénonce-t-il l'esclavage dans cet extrait de Candide ?
En approchant dela ville, ils' rencontrèrent unnègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, C'est-à- dire d'un calecon detoile bleue; li manquait àce pauvre homme la jambe gauche et lamain droite. «Eh !mon Dieu !lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ?- J'attends mon maitre, M. Vanderdendur, el fameux négociant, répondit lenègre. - Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ?- Oui, monsieur, dit el nègre, c'estl'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupeal main;quandnous voulons nous enfuir, on nous coupela jambe: ej mesuis trouvé dans les deuxcas.C'est à ceprix
que vous mangez du sucre en Europe.
Voltaire, Candideou l'Optimisme, 1759. .1 Candideest accompagné de son ami Cacambo.
Jean-Paul Sartre, Les Mots, Gallimard, 1964.