Bonjour, j’ai besoin d’aide en français si quelqu’un peut me faire le commentaire de ce texte svp merci d’avance ! :)
On transporta le prétendu mort du lit sur la civière. Edmond se raidissait pour mieux jouer son rôle de trépassé 1. On le posa sur la civière ; et le cortège, éclairé par l'homme au falot 2, qui marchait devant, monta l'escalier. Tout à coup, l'air frais et âpre de la nuit l'inonda. Dantès reconnut le mistral 3. Ce fut une sensation subite, pleine à la fois de délices et d'angoisses. Les porteurs firent une vingtaine de pas, puis ils s'arrêtèrent et déposèrent la civière sur le sol. Un des porteurs s'éloigna, et Dantès entendit ses souliers retentir sur les dalles. « Où suis-je donc ? » se demanda-t-il. « Sais-tu qu'il n'est pas léger du tout ! » dit celui qui était resté près de Dantès en s'asseyant sur le bord de la civière. Le premier sentiment de Dantès avait été de s'échapper, heureusement il se retint. « Éclaire-moi donc, animal, dit celui des deux porteurs qui s'était éloigné, ou je ne trouverai jamais ce que je cherche. » L'homme au falot obéit à l'injonction, quoique, comme on l'a vu, elle fût faite en termes peu convenables. « Que cherche-t-il donc ? se demanda Dantès. Une bêche sans doute. » Une exclamation de satisfaction indiqua que le fossoyeur avait trouvé ce qu'il cherchait. « Enfin, dit l'autre, ce n'est pas sans peine. — Oui, répondit-il, mais il n'aura rien perdu pour attendre. » À ces mots, il se rapprocha d'Edmond, qui entendit déposer près de lui un corps lourd et retentissant ; au même moment, une corde entoura ses pieds d'une vive et douloureuse pression. « Eh bien ! le nœud est-il fait ? » demanda celui des fossoyeurs4 qui était resté inactif. « Et bien fait, dit l'autre ; je t'en réponds. — En ce cas, en route. » Et la civière soulevée reprit son chemin. On fit cinquante pas à peu près, puis on s'arrêta pour ouvrir une porte, puis on se remit en route. Le bruit des flots se brisant contre les rochers sur lesquels est bâti le château arrivait plus distinctement à l'oreille de Dantès à mesure que l'on avança. « Mauvais temps ! dit un des porteurs, il ne fera pas bon d'être en mer cette nuit. — Oui, l'abbé court grand risque d'être mouillé », dit l'autre — et ils éclatèrent de rire. Dantès ne comprit pas très bien la plaisanterie, mais ses cheveux ne s'en dressèrent pas moins sur sa tête. « Bon, nous voilà arrivés ! reprit le premier. — Plus loin, plus loin, dit l'autre, tu sais bien que le dernier est resté en route, brisé sur les rochers, et que le gouverneur nous a dit le lendemain que nous étions des fainéants. » On fit encore quatre ou cinq pas en montant toujours, puis Dantès sentit qu'on le prenait par la tête et par les pieds et qu'on le balançait. « Une, dirent les fossoyeurs. — Deux. — Trois ! » En même temps, Dantès se sentit lancé, en effet, dans un vide énorme, traversant les airs comme un oiseau blessé, tombant, tombant toujours avec une épouvante qui lui glaçait le cœur. Quoique tiré en bas par quelque chose de pesant qui précipitait son vol rapide, il lui sembla que cette chute durait un siècle. Enfin, avec un bruit épouvantable, il entra comme une flèche dans une eau glacée qui lui fit pousser un cri, étouffé à l’instant même par l’immersion. Dantès avait été lancé dans la mer, au fond de laquelle l’entraînait un boulet de trente-six attaché à ses pieds. La mer est le cimetière du château d’If.