Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la laideur ne doit pas être distinguée de la beauté. l'histoire de l'art est dominée par la lutte et la complémentarité entre ces deux esthétiques : le monde est gouverné par ces deux forces et c'est la cohabitation des deux qui permet l'évolution de l'art, ainsi l'une n'existerait pas sans l'autre. Selon des auteurs comme Nietzsche, l'une aurait même été inventée pour maîtriser l'autre, pour la limiter, la sculpter et lui donner une forme. La laideur étant le tragique que l'on repousse, ce qui nous effraie mais qui est tout de même au fondement de toute chose, on va l'éviter par la beauté, qui va lui donner un cadre, c'est-à-dire que l'on va l'idéalisé. On refoule donc la laideur en la cachant par la beauté car elle nous effraie. Ainsi cette complémentarité permet d'avoir un équilibre dans le monde : on a ni un monde rempli de formes et d'harmonie, ni un monde uniquement animé par les désirs et les pulsions. Mais il a aussi été vu que le jugement du laid dépend des cultures, qu'il est partagé par chacun, mais des auteurs comme Bourdieu désacralise la culture, considérée comme étant universelle, car dans les faits il y a ceux qui y ont accès et ceux qui n'y ont pas accès.