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Exercice 5. Contraction guidée
J'ai aimé que le Conseil constitutionnel se préoccupe de la lutte contre les
discriminations.
Dans cette matière, je suis hostile aux amalgames hâtifs et aux interprétations
simplificatrices. Pour moi, par exemple, l'égalité des sexes n'est pas la négation de leurs
différences qui ne sont pas seulement physiques, n'en déplaise à quelques sociologues
Intégristes. Disons-le clairement. Je suis favorable à toutes les mesures de discrimination
positive susceptibles de réduire les inégalités de chance, les inégalités sociales, les
inégalités de rémunération, les inégalités de promotion dont souffrent encore les femmes.
Avec l'âge, je suis devenue de plus en plus militante de leur cause. Paradoxalement
peut-être, là aussi, je m'y sens d'autant plus portée que ce que j'ai obtenu dans la vie, je l'ai
souvent obtenu précisément parce que j'étais une femme. A l'école, dans les différentes
classes où j'ai pu me trouver, j'étais toujours le chouchou des professeurs. A Auschwitz, le
fait que je sois une femme m'a probablement sauvé la vie, puisqu'une femme pour me
protéger m'avait désignée pour rejoindre un commando moins dur que le camp lui-même.
Si l'existence ne m'a guère épargnée, j'al, en revanche, croisé bien des gens qui m'ont
protégée. Tout cela pour dire que ma position actuelle ne saurait être interprétée comme
une revanche personnelle. Elle tient en une seule phrase : les chances, pour les femmes,
procèdent trop du hasard, et pas assez de la loi ou plus généralement de la règle du jeu.
Réciproquement, je suis convaincue que la société ne peut que bénéficier de l'apport
spécifique, pour elle, de la réduction des inégalités dont souffrent les femmes, plus en
France que dans les autres pays de l'Union, car chez nous les directives européennes sont,
dans ce domaine, allègrement méconnues.
Un mot encore, à propos de la discrimination positive. Il est inutile de la proclamer à
son de trompe. Il est préférable de la pratiquer. Nul besoin pour cela d'employer de grands
mots, qui ne peuvent qu'ameuter les idéologues de l'égalitarisme républicain, non plus que
de débattre de quotas sur lesquels personne ne s'entend. Ici comme ailleurs, notre pays
s'engage trop volontiers dans des débats théoriques qui portent sur les principes et
négligent les réalités de la société. Pendant que l'on fait des ronds de jambe sur la parité,
suis bien obligée de constater qu'il n'y a plus que deux femmes, sur neuf, membres du
Conseil constitutionnel. « De mon temps », comme on dit, nous étions trois.
Il est vrai qu'il n'y a aucune exigence juridique à la parité. A l'automne 1995, après
l'épisode des « Jupettes », Alain Juppé ayant renvoyé à leur foyer les deux tiers des
femmes membres de son gouvernement, nous nous sommes réunies, dix femmes de droite
et de gauche, pour tenter de faire progresser la parité dans les élections politiques. En
dépit de l'aménagement constitutionnel intervenu à l'époque, les formations politiques
persistent à méconnaître la règle, chaque fois qu'elles le peuvent, préférant payer les
pénalités prévues.
La problématique de l'inégalité des chances et des mesures coercitives qu'elle appelle,
chacun sait bien qu'elle va très au-delà de la question de la parité entre les hommes et les
femmes. Elle est évidemment au coeur des questions d'intégration et de cohésion sociale.
Faire la contraction de texte


Sagot :

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