bonsoir
Quelles sont les craintes de Lamartine et pourquoi n'en tient-il pas compte ? Laquelle finit par se réaliser ?
merci
« Aucun citoyen n'a mis peut-être plus de son âme, de sa vie, de sa sueur, de sa responsabilité et de sa mémoire dans le succès de la République ! Si elle se fonde, j'ai gagné ma partie humaine contre la destinée ! Si elle échoue, ou dans l'anarchie, ou dans une réminiscence de despotisme, mon nom, ma responsabilité, ma mémoire échouent avec et sont à jamais répudiés par mes contemporains ! (Bravos prolongés. – Interruptions.) […] Eh bien ! malgré cette redoutable responsabilité personnelle dans les dangers que peuvent courir nos institutions problématiques, bien que les dangers de la République, bien que ses dangers soient mes dangers, et leur perte mon ostracisme et mon deuil éternel, si j'y survivais, je n'hésite pas à me prononcer en faveur de ce qui vous semble le plus dangereux : l'élection du président par le peuple ! (Mouvement prolongé. – Interruption.) […] Oui, quand même le peuple choisirait celui que ma prévoyance mal éclairée, peut-être, redouterait de lui voir choisir, n'importe : Alea jacta est ! Que Dieu et le peuple prononcent ! Il faut laisser quelque chose à la Providence ! Elle est la lumière de ceux qui, comme nous, ne peuvent pas lire dans les ténèbres de l'avenir (“Très bien ! Très bien !”) »
Alphonse de Lamartine, Discours lors du débat parlementaire sur les modalités de désignation du président de la République, 6 octobre 1848.