CONSIGNE
-En analysant ce document à l'aide de vos connaissances, vous expliquerez en quoi il illustre les conditions
de vie des esclaves et le fonctionnement des sociétés esclavagistes qui se mettent en place, à partir du XVI
siècle avec l'économie de plantation des colonies européennes. - (10 points)
DOCUMENT
La mise en esclavage des Africains
A râge de 11 ans, Olaudah Equiano et sa sœur sont capturés dans leur village du Biafra (Nigéria actuell.
Mon père, en plus de posséder plusieurs esclaves, avait une famille nombreuse de sept enfants. Je grandis
ainsi jusqu'à l'âge de onze ans quand un évènement mit fin à ces jours heureux. Un jour, deux hommes et une
femme entrèrent dans notre maison et se saisirent de nous deux Isa sœur et lui). Ils partirent en courant nous
entraînant avec eux dans le bois le plus proche. Là, ils attachèrent nos mains et nous emmenèrent aussi loin
qu'ils purent. L
La première chose que je vis en arrivant à la côte, six ou sept mois après ma capture fut un navire qui attendait
son chargement. Lorsque j'observai tout autour du bateau, je vis une multitude de Noirs de tous âges enchainés
les uns aux autres. Dans la cale régnait une insupportable et écœurante puanteur. L'étroitesse de l'endroit, la
chaleur et l'entassement nous étouffaient presque. L'air était irrespirable, ce qui provoqua des maladies, dont i
beaucoup d'esclaves moururent.
Enfin nous vimes l'ile de la Barbade. Après notre débarquement, on nous dirigea vers la cour d'un marchand où
nous fümes parqués comme des moutons. Nous étions là depuis quelques jours quand on procéda à notre vente.
Au signal du roulement de tambour, les acheteurs, marchands ou planteurs, se précipitaient tous ensemble.
dans l'enclos où étaient massés les esclaves et choisissaient le lot qu'ils préféraient. A la fin, las de nos cris, les
Blancs firent venir d'anciens esclaves de terre pour nous rassurer. Des Africains de toutes langues vinrent vers
nous
Pendant quelques semaines, je fus employé à désherber et à ramasser des pierres dans une plantation. En
entrant dans la maison, je vis une esclave noire qui préparait le diner: la pauvre était cruellement chargée de
divers instruments en fer, dont un qu'elle portait sur la tête et qui lui fermait si étroitement la bouche qu'elle.
pouvait à peine parter, manger ou boire. Je fus choqué par ce dispositif, dont j'appris plus tard qu'on l'appelait
une muselière de fer.
Extraits de autobiographie de Olaudan Equiano, The interesting narrative of the life of Olaudah Equiane, London, 1799
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