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Expliquez moi s'il vous plaît ce texte suivant :

«Les gens se retirent à la campagne, au bord de la mer, à la montagne. Toi-même, tu as coutume de rechercher plus que tout ce genre de retraite. Mais c'est la chose la plus stupide qui soit, alors qu'il t'est permis, au moment que tu veux, de te retirer en toi-même. Nulle part en effet un homme ne trouve retraite plus tranquille, plus exempte de tracas que dans son âme', surtout s'il possède les trésors intérieurs qui lui permettent, dès qu'il s'est penché sur eux de se sentir à l'aise -par « à l'aise »> je n'entends rien d'autre qu'un ordre parfait. Adonne-toi donc sans cesse à cette retraite et retrouve ainsi ta vigueur [...] Il ne te reste plus qu'à songer à te retirer dans ce petit lopin qui est le tien. Et avant tout, sans tourment ni tension excessive, sois un homme libre, regarde la réalité comme l'être viril, l'être humain, le citoyen, l'animal mortel que tu es. Mais parmi les choses que tu gardes sous la main, et sur lesquelles tu te pencheras, il faut ces deux pensées: d'abord les choses extérieures n'atteignent pas l'âme, mais restent en dehors d'elle dans leur indifférence. Les difficultés viennent seulement de l'opinion intérieure qu'on en a. Ensuite, que toutes les choses que tu vois, si ce n'est déjà fait, se changeront et ne seront plus. Songe sans cesse à toutes les transformations auxquelles tu as assisté. Le monde n'est que changement. La vie n'est qu'opinion. >>

Marc-Aurèle, Pensées pour soi, IV, 3, 1-3 et 9. traduction Dalimier revue, GF 2018, pages 94-96​