La courbe de tes yeux
Paul Eluard (1895-1952) rencontre en 1913 une jeune femme russe dont il s'éprend.
Il la surnomme Gala et lui dédie le recueil Capitale de la douleur.
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
s C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
O Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui git toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
5 Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul Eluard, «La courbe de tes yeux», Capitale de la douleur, Gallimard, 1926.

1. a. Quel champ lexical domine dans le poème? Justifiez votre réponse en relevant certains termes ?

b. Quel élément met i en valeur ?

2. Vers 1: quel lien le poste ablit-il entre lui et la femme aimée ? Appuyez-vous sur les groupes
nominaux et les déterminants possessifs ?

3.
« Un rond de danse et de douceur >> (v.2) :
a. Indiquez la figure de style employée dans ce vers et retrouvez, dans la même strophe, un
autre exemple de ce procédé.

Quel est l'effet produit par ce procédé d'écriture ?
b.
C. Étudiez les sonorités : quelle allitération est fortement présente dans ce vers ? (/1)

4. Montrez que les yeux de la femme aimée sont à l'origine de la naissance au monde du poète :
à travers la représentation des quatre éléments (air, terre ou végétation, eau, feu)
par l'intermédiaire des sens (vue, odorat, ouïe, toucher) (/6)

5. Quels éléments font de ce poème un texte lyrique ? (/3)

6. Relevez dans la première strophe deux types d'expansions du nom et précisez leur nature. (/3)