1. Lisez ces phrases qui dénoncent la guerre sur le mode
de l'ironie:
• «C'est sans doute un très bel art que celui qui désole
les campagnes, détruit les habitations, et fait périr, année
commune, quarante mille hommes sur cent mille. >>
(Voltaire, Dictionnaire philosophique)
• «Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille
hommes de chaque côté: ensuite la mousqueterie ôta du
meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui
en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison
suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. >>
(Voltaire, Candide)
a. Dans la première phrase, les mots soulignés forment
une antiphrase*, procédé par lequel on dit le contraire de
ce que l'on pense. Quels autres mots font comprendre au
lecteur la véritable opinion de Voltaire?
b. Le deuxième extrait repose sur l'euphémisme*. pro-
cédé par lequel on atténue le caractère désagréable ou
choquant d'une chose. Repérez les termes qui constituent
un euphémisme et dites si le lecteur en conçoit une meil-
leure image de la guerre, ou non.
c. Comment le contexte où les mots sont placés influe-t-il
sur leur valeur méliorative ou péjorative?
d. Le premier exemple est extrait d'un texte d'idées, le
deuxième d'un conte. Qu'en déduisez-vous concernant
l'usage de l'ironie?