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Dans cette préface à sa seconde édition, les auteurs reviennent sur un reproche adressé à leur livre, jugé par certains trop divertissant pour un ouvrage de logique.

« À quoi bon, disent-ils [les critiques de La Logique ou l’Art de
penser], toute cette bigarrure de rhétorique, de morale, de physique,
de métaphysique, de géométrie ? [...] [N]’eût-il pas mieux valu nous
en donner une [logique] toute simple et toute nue, où les règles
fussent expliquées par des exemples tirés de choses communes, que
de les embarrasser de tant de matières qui les étouffent ?
Mais ceux qui raisonnent de cette sorte n’ont pas assez considéré
qu’un livre ne saurait guère avoir de plus grand défaut que de n’être
pas lu [...]. Or il est certain que si l’on avait suivi leur pensée, et que
l’on eût fait une logique toute sèche, avec les exemples ordinaires
d’animal et de cheval, quelque exacte et quelque méthodique qu’elle
eût pu être, elle n’eût fait qu’augmenter le nombre de tant d’autres
dont le monde est plein et qui ne se lisent point. Au lieu que c’est
justement cet amas de différentes choses qui a donné quelque cours à
celle-ci, et qui la fait lire avec un peu moins de chagrin qu’on ne fait
les autres »
Antoine Arnauld, Pierre Nicole, La Logique ou l’Art de penser (1662), Second discours.

Expliquez :
1. « un livre ne saurait guère avoir de plus grand défaut que de n’être
pas lu ». Comment y remédier, d’après les auteurs ?
2. « elle n’eût fait qu’augmenter le nombre de tant d’autres
dont le monde est plein et qui ne se lisent point. » Pourquoi les livres les plus vrais sont-ils parfois ignorés, selon les auteurs ?
3. « qui la fait lire avec un peu moins de chagrin qu’on ne fait
les autres ». Comment la présentation de la vérité peut-elle provoquer du « chagrin » ?
4. Essai : la présentation de la vérité peut-elle se passer de rhétorique ?

Sagot :