Bonjour quelqu’un pourrait m’aider SVP??J’ai vraiment du mal a comprendre et trouver les réponses dans le texte ! Merci à celui ou celle qui m’aidera!
Étude du texte
a) Déterminez les mouvements du texte et justifiez-les. (Indiquez les lignes et expliquez
pourquoi vous pensez que ces lignes constituent une unité)
b) Énoncez un projet de lecture (une problématique)
c) Pour chaque mouvement repérez, identifiez et analysez au moins 3 procédés. (Vous pouvez
rédiger ou utiliser un tableau «< RIA» à 3 colonnes = «>,
<< analyses »>)
Le passage ci-dessous est un extrait du chapitre 2 où, après avoir défendu la légitimité des
revendications féministes antérieures et rappelé leurs acquis, Despentes tente de penser le renouvellement du féminisme d'aujourd'hui.
Les hommes dénoncent avec virulence injustices sociales ou raciales, mais se montrent
indulgents et compréhensifs quand il s'agit de domination machiste. Ils sont nombreux à
vouloir expliquer que le combat féministe est annexe, un sport de riches, sans pertinence ni
urgence. Il faut être crétin, ou salement malhonnête, pour trouver une oppression.
insupportable et juger l'autre pleine de poésie.
De la même manière, les femmes auraient intérêt à mieux penser les avantages de
l'accession des hommes à une paternité active, plutôt que profiter du pouvoir qu'on leur
confère politiquement, via l'exaltation de l'instinct maternel. Le regard du père sur l'enfant constitue une révolution en puissance. Ils peuvent notamment signifier aux filles qu'elles ont
une existence propre, en dehors du marché de la séduction, qu'elles sont capables de force
physique, d'esprit d'entreprise et d'indépendance, et de les valoriser pour cette force, sans
crainte d'une punition immanente. Ils peuvent signaler aux fils que la tradition machiste est un piège, une sévère restriction des émotions, au service de l'armée et de l'État. Car la virilité
traditionnelle est une entreprise aussi mutilatrice que l'assignement à la féminité. Qu'est-ce que ça exige, au juste, être un homme, un vrai ? Répression des émotions. Taire sa sensibilité. Avoir honte de sa délicatesse, de sa vulnérabilité. Quitter l'enfance brutalement, et définitivement : les hommes-enfants n'ont pas bonne presse. Être angoissé par la taille de [son sexe] (...) Ne pas savoir demander d'aide. Devoir être courageux, même si on n'en a aucune envie. Valoriser la force quel que soit son caractère. Faire preuve d'agressivité. Avoir un accès restreint à la paternité. Réussir socialement, pour se payer les meilleures femmes. Craindre son homosexualité car un homme, un vrai, ne doit pas être pénétré. Ne pas jouer à
la poupée quand on est petit, se contenter de petites voitures et d'armes en plastique supermoches. Ne pas trop prendre soin de son corps. Être soumis à la brutalité des autres hommes, sans se plaindre. Savoir se défendre, même si on est doux. Être coupé de sa féminité,
symétriquement aux femmes qui renoncent à leur virilité, non pas en fonction des besoins
d'une situation ou d'un caractère, mais en fonction de ce que le corps collectif exige. Afin que, toujours, les femmes donnent les enfants pour la guerre, et [afin] que les hommes acceptent d'aller se faire tuer pour sauver les intérêts de trois ou quatre crétins à vue courte.
King Kong Théorie, «2» (extrait), Virginie Despentes, 2006.