4 Distinguer les focalisations ★★
Identifiez la focalisation adoptée et justifiez votre choix
par une analyse précise.
1. Et elle jetait des regards obliques sur la machine à soûler,
derrière elle. Cette sacrée marmite, ronde comme un ventre de
chaudronnière grasse, avec son nez qui s'allongeait et se tor-
tillait, lui soufflait un frisson dans les épaules, une peur mêlée
d'un désir.
Émile Zola, L'Assommoir, 1876
2. Quant à la petite Arnica, inconsidérée par ses sœurs et par
sa mère, un peu niaise, il est vrai, et plus touchante que jolie,
elle demeurait, été comme hiver, près du père.
La plus grande joie de l'enfant était d'aller herboriser avec son
père dans la campagne; mais souvent le maniaque, cédant à
son humeur chagrine, la plantait là, partait tout seul pour une
énorme randonnée, rentrait fourbu et, sitôt après le repas, se
fourrait au lit sans faire à sa fille l'aumône d'un sourire ou
d'un mot.
André Gide, Les Caves du Vatican, © Editions Gallimard, 1914.
3.- Veux-tu lire ce qu'il y a d'écrit au-dessus de ta partition?
demanda la dame.
- Moderato cantabile, dit l'enfant.
La dame ponctua cette réponse d'un coup de crayon sur le cla-
vier. L'enfant resta immobile, la tête tournée vers sa partition.
- Et qu'est-ce que ça veut dire, moderato cantabile?
Je sais pas.
Une femme, assise à trois mètres de là, soupira.
Marguerite Duras, Moderato cantabile,
Les Éditions de Minuit, 1958.