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LOUISE LABÉ (v. 1524-1566)
CEuvres (1555), sonnet 8
Dans ce sonnet tout en antithèses, Louise Labé exprime les tourments du
désir feminin en obligeant à un renversement des regards: désormais, la
femme souffre de la cruauté de son amant. Par l'écriture et l'expression de
son désir, Louise Labé révolutionne la place traditionnellement réservée
aux femmes
Je vis, je meurs : je me brûle et me noie.
J'ai chaud extrême en endurant froidure¹,
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis2 entremêlés de joie:
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure³,
Mon bien s'en va, et à jamais il dure:
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène,
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur4,
Il me remet en mon premier malheur.montrer que le poète exprime l’es effet contradictoire de la passion amoureuse