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Bonjour ! Devoir maison très très long mais j’ai besoin de vous c’est pour lundi merci infiniment
Annie Ernaux, née en 1940, raconte son enfance et son adolescence dans son livre La place. Elle est la fille
d'un couple d'ouvriers qui a acheté une petite épicerie-bar-tabac. Après de belles études, elle deviendra professeure
de lettres.
Père et fille
Je travaillais mes cours, j'écoutais des disques, je lisais toujours dans ma chambre. Je n'en
descendais que pour me mettre à table. On mangeait sans parler. Je ne riais jamais à la maison.
Mon père est entré dans la catégorie des gens simples ou modestes ou braves gens. Il n'osait
plus me raconter des histoires de son enfance. Je ne lui parlais plus de mes études. Sauf le latin, parce
qu'il avait servi la messe¹, elles lui étaient incompréhensibles et il refusait de faire mine de s'y
intéresser, à la différence de ma mère. Il se fâchait quand je me plaignais du travail ou critiquais les
cours. Le mot « prof» lui déplaisait, ou « dirlo? », même « bouquin ». Et toujours la peur OU PEUT-
ÊTRE LE DÉSIR que je n'y arrive pas.
Il s'énervait de me voir à longueur de journée dans les livres, mettant sur leur compte mon
visage fermé et ma mauvaise humeur. La lumière sous la porte de ma chambre le soir lui faisait dire
que je m'usais la santé. Les études, une souffrance obligée pour obtenir une bonne situation et ne pas
prendre un ouvrier. Mais que j'aime me casser la tête lui paraissait suspect. Une absence de vie à la
fleur de l'âge. Il avait parfois l'air de penser que j'étais malheureuse.
Devant la famille, les clients, de la gêne, presque de la honte que je ne gagne pas ma vie à dix-
sept ans, autour de nous toutes les filles de cet âge allaient au bureau, à l'usine ou servalent derrière
le comptoir de leurs parents, Il ne craignait qu'on ne me prenne pour une paresseuse et lui pour un
crâneur. Comme une excuse : « On ne l'a jamais poussée, elle avait ça en elle ». Il disait que j'apprenais
bien, jamais que je travaillais bien. Travailler, c'est seulement travailler de ses mains.
Les études n'avaient pas pour lui de rapport avec la vie ordinaire. Il lavait la salade dans une
seule eau, aussi restait-il souvent des limaces. Il a été scandalisé quand, forte des principes de
désinfection reçus en troisième, j'ai proposé qu'on la lave dans plusieurs eaux. Une autre fois, sa
stupéfaction a été sans bornes, de me voir parler anglais avec un auto-stoppeur qu'un client avait pris
dans son camion. Que j'ale appris une langue étrangère en classe, sans aller dans le pays, le laissait
incrédule.
Annie ERNAUX, La place, Éditions Gallimard, 1983


A) COMPRÉHENSION ET COMPÉTENCES D'INTERPRÉTATION 13 points
1) La narratrice évolue-t-elle dans un milieu social aisé ou modeste ? Appuyez-vous sur le texte et le paratexte
pour répondre. (2 points)
2) À quelle valeur le père de la narratrice est-il attaché? A ses yeux, sa fille respecte-t-elle cette valeur ?
Expliquez en citant le texte. (2 points)
3) Que représentent les études pour la jeune fille ? Pour le père ? (3 points)
4) A quelle genre littéraire ce texte se rattache-t-il ? mémoires - confessions-journal intime - autofiction-
autobiographie-roman autobiographique. Justifiez votre choix. (2 points)
5) Quel regard la narratrice adulte porte-t-elle, selon vous, sur son père et sur le milieu social de son
adolescence ? Reprenez en partie vos réponses précédentes pour bâtir un paragraphe d'au moins cinq
lignes. (4 points)
B) GRAMMAIRE ET COMPÉTENCES LINGUISTIQUES (4 points)
6) « Les études, une souffrance obligée pour obtenir une bonne situation et ne pas prendre un ouvrier .>>
a) Qu'est-ce qui caractérise la construction de cette phrase ? (1 point)
b) Comment appelle-t-on ce genre de phrase ? (1 point)
7) Que j'aie appris une langue étrangère en classe, sans aller dans le pays, le laissait incrédule.
a)
Quel groupe de mot peut-on supprimer sans modifier le sens de la phrase ? (1 point)
b) Recopie la subordonnée de cette phrase ? Quelle est sa fonction ? (1 point)
C) RÉÉCRITURE (3 points)
Je travaillais mes cours, j'écoutais des disques, je lisais toujours dans ma chambre. Je n'en descendais que
pour me mettre à table. On mangeait sans parler. Je ne riais jamais à la maison.
Réécrivez ce passage en prenant l'indicatif présent et en remplaçant je par elle.

Sagot :

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