Bonjour, svp quelqu'un peut m'aider à répondre aux questions sur le texte ci dessous merci beaucoup!
Texte :
Ce qu'on qualifie d'opinion commune est, à bien examiner, l'opinion de deux ou trois personnes : et c'est de quoi nous pourrions nous convaincre si nous pouvions seulement observer la manière dont naît une pareille opinion commune. Nous découvrions alors que ce sont deux ou trois personnes qui ont commencé à l'admettre ou à l'affirmer, et auxquelles on a fait la politesse de croire qu'elles l'avaient examinée à fond; préjugeant de la compétence de ceux-ci, quelques autres se sont mis à admettre également cette opinion; un grand nombre d'autres gens se sont mis à leur tour à croire ces premiers, car leur paresse intellec tuelle les poussait à croire de prime abord, plutôt que de commencer par se donner la peine d'un examen. C'est ainsi que de jour en jour, le nombre de tels partisans paresseux et crédules d'une opi nion s'est accru; car, une fois que l'opinion avait derrière elle un bon nombre de voix, les généra tions suivantes ont supposé qu'elle n'avait pu les acquérir que par la justesse de ses arguments. Les derniers douteurs ont désormais été contraints de ne pas mettre en doute ce qui était générale ment admis, sous peine de passer pour des esprits inquiets, en révolte contre des opinions universel lement admises, et des impertinents qui se croyaient plus malins que tout le monde. Dès lors, l'ap probation devenait un devoir. Désormais, le petit nombre de ceux qui sont doués de sens critique sont forcés de se taire; et ceux qui ont droit à la parole sont ceux qui, totalement incapables de se former des opinions propres et un jugement propre, ne sont que l'écho des opinions d'autrui : ils n'en sont que plus ardents et plus intolérants à les défendre. Car ce qu'ils détestent chez celui qui pense autrement, ce n'est pas tant l'opinion différente qu'il affirme, mais l'outrecuidance* de vouloir juger par lui-même ; ce qu'eux ne risquent jamais, et ils le savent, mais sans l'avouer.
Schopenhauer, L'art d'avoir toujours raison, 1830-1831, Stratagème 30
* outrecuidance: prétention, confiance en soi excessive.
Questions :
- 1) Dégagez le thème et la thèse du texte.
- 2) Dégagez la structure de l'argumentation, en indiquant les lignes et en nommant précisé
ment les parties.
-3) Expliquez en quoi les idées que Schopenhauer présente au début du texte sont apparem ment paradoxales et pourquoi.
- 4) Pourquoi cet emploi des termes "paresseux" et "crédules" ? Qu'est-ce qui est critiqué ici par l'auteur et pourquoi ?
-5) Pourquoi cette remarque, en fin de paragraphe, sur "un bon nombre de voix" ? Mettez en rapport avec les remarques du début du texte et tirez-en quelques conclusions (quel est le problème 2).
- 6) Les remarques sur les "douteurs" insistent sur le fait qu'ils craignent de passer pour "des esprits inquiets, en révolte contre des opinions universellement admises, et des impertinents qui se (croient) plus malins que tout le monde": expliquez précisément ces éléments.
-7) De même, revenez sur l'expression "dès lors, l'approbation devenait un devoir" ; déve loppez et précisez la signification de cette phrase.
- 8) Pourquoi "ceux qui (sont) totalement incapables de se former des opinions propres et un jugement propre" sont si "ardents" et "intolérants" à défendre les opinions communes ? Développez et précisez; essayez de proposer un exemple.
- 9) Une opposition systématique aux opinions communes est-elle pour autant une bonne solution? Expliquez et argumentez.
Merci beaucoup !