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Bonjour pourriez vous m’aider à réaliser cette exercice merci .


Expliquez le texte suivant :

Il existe encore d'inoffensifs habitués de l'introspection qui croient qu'il existe des
"certitudes immédiates", par exemple "je pense". (....) Le vulgaire, à la rigueur, peut bien
croire que la connaissance consiste à connaître le fond des choses, mais le philosophe, lui,
est bien obligé de se dire: "si j'analyse le processus exprimé dans cette phrase : je pense,
j'obtiens une série d'affirmations téméraires qu'il est difficile et peut-être impossible de
justifier; par exemple, que c'est moi qui pense, qu'il faut absolument que quelque chose
pense, que la pensée est le résultat de l'activité d'un être conçu comme cause, qu'il y a un
"je", enfin qu'on a établi d'avance ce qu'il faut entendre par penser, et que je sais ce que
c'est que penser] Car si je n'avais pas tranché la question par avance et pour mon compte,
comment pourrais-je bien juger qu'il ne s'agit pas plutôt d'un "vouloir" ou d'un "sentir" ?
Bref, ce "je pense" suppose que je compare pour établir ce qu'il est, mon état présent avec
d'autres états que j'ai observés en moi ; vu qu'il me faut recourir à un savoir venu d'ailleurs,
ce "je pense" n'a certainement pour moi aucune valeur de "certitude immédiate". Au lieu
de cette "certitude immédiate" à laquelle le vulgaire peut croire, le cas échéant, le
philosophe ne reçoit pour sa part qu'une poignée de problèmes métaphysiques, de
véritables cas de conscience intellectuels, qui peuvent se formuler ainsi: où suis-je allé
cherché ma notion de "penser" ? Pourquoi dois-je croire encore à la cause et à l'effet ?
Qu'est-ce qui me donne le droit de parler d'un "je" et d'un "je" qui soit une cause, et pour
9 comble, cause de la pensée ?
NIETZSCHE, Par-delà le bien et le mal (§16)

Sagot :