Bonjour
J’aimerais savoir quels sont les genres d’un texte et de quel genre appartient le texte ci-joint:
Jeudi 17 avril, c'est le printemps... arctique ! Il fait moins vingt degrés aujourd'hui, j'ai chaud. Pour la première fois je peux enfiler un simple pantalon coupe-vent, assez léger, facilitant l'effort. Je marche de sept heures du matin à quatre heures de l'après-midi. [...]
Vendredi 18 avril. 86°29' ! ENFIN ! Je suis presque à mi-chemin du Pôle. A l'assaut ! Je
5 pousse sur mes bâtons comme un diable, avec un moral d'acier. J'ai découvert une brèche dans le labyrinthe, je la surnomme " l'Avenue du pôle Nord ". C'est une cassure orientée nord-sud qui n'en finit pas. C'est parti, je vais battre tous mes records.
Je ne battrai rien du tout. Trois heures plus tard la neige et le brouillard arrivent. Très vite le soleil se mue en aura1 abstraite derrière moi (pas de soleil, pas de nord). J'avance malgré
10 tout. Je me fie à l'angle de chute des flocons de neige croisant mes skis, mais soudain tout tourbillonne, je ne sais plus où j'en suis.
Je me retourne pour vérifier mon cap d'après le halo fragile du soleil. Tout va bien, il luit faiblement dans mon dos. D'un coup d'œil, je balaie ce qui reste d'horizon tout autour. Nom de nom, ce point lumineux, à droite, là-bas, c'est peut-être lui, aussi... ! mais non, il est à
15 gauche, c'est cette lumière irisée2, tremblotante ! Bon sang, il est partout à la fois, même devant moi la brume s'est maintenant éclaircie, et... beaucoup plus qu'ailleurs ! Nom de nom, ce n'est pas possible, s'il est vraiment là, j'ai dû rebrousser chemin sans m'en apercevoir. Cela fait combien de temps que tu marches plein sud, espèce d'idiot ? Une heure, peut-être plus même !
20 J'arrête. Spasmodiquement3, des détonations et grincements lugubres retentissent derrière l'écran feutré du brouillard et des neiges. Quelle ambiance ! Cela me rappelle le bruitage des trains fantômes dans les fêtes foraines. A chaque instant je m'attends à ce que le squelette de l'ingénieur Andrée4 surgisse de la banquise. J'explore les environs en tapant du bâton, comme un aveugle. Je cherche une glace plus rassurante, celle de l'avenue du pôle Nord est
25 trop fraîche à mon goût. Je monte sur une assez haute marche et tombe enfin sur une plaque plus épaisse, bien durcie. Zut ! elle l'est tellement que mes piquets de tente ne peuvent la pénétrer. Jusqu'à présent, j'avais pu enfoncer ces sardines5 de vingt-cinq centimètres de long dans la neige de surface, même très tassée. Ce soir, je dois monter ma tente à l'aide des skis. Il y a deux anneaux prévus à cet effet, à chaque bout, et qui la
30 tendent. Des blocs de glace, découpés à la pelle -non sans difficultés- les immobilisent bien droits, ils servent de poteaux. Ça a l'air de tenir...Heureusement que le blizzard n'est pas de la partie ! [...] Toute la journée la banquise gronde mais j'arrive quand même à dormir.
Merci d’avance