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bonjour pouvez vous m'aider au 3 exercices que j'ai pas réussi svp mrc d'avance

exercices :
6. quel temps répété 4 fois dans le premier paragraphe désigne la victime ? cela vous semble-t-il logique, dans cette situation, pourquoi ?
8:sachant que le narrateur a tué le soldat français de trois coups de coteaux, expliquer les deux comparaisons à la fin du texte.
9: en vous appuyant sur le texte, montrez qu'un récit de guerre peut avoir une portée pacifiste.

Paul Bäumer, un jeune Allemand qui s'est engagé dans l'armée en 1916, se bat sur le front de l'Ouest. Lors des combats, il se retrouve dans un refuge avec un soldat français, qu'il poignarde. Après une longue agonie, ce dernier meurt auprès de celui qui l'a tué.

Le silence se prolonge. Je parle, il faut que je parle. C'est pourquoi je m'adresse à lui, en lui disant : « Camarade, je ne voulais pas te tuer. Si, encore une fois, tu sautais dans ce trou, je ne le ferais plus, à condition que toi aussi tu sois raisonnable. Mais d'abord tu n'as été pour moi qu'une idée, une combinaison née dans mon cerveau et qui a suscité une résolution; c'est cette combinaison que j'ai poignardée. A présent je m'aperçois pour la première fois que tu es un homme comme moi. J'ai pensé à tes grenades, à ta baïonnette et à ter armes; maintenant c'est ta femme que vois, ainsi que ton visage et ce qu'il y a en nous de commun. Pardonne-moi, camarade. Nous voyons les choses toujours trop tard. Pourquoi ne nous dit-on pas sans cesse que vous êtes, vous aussi, de pauvres chiens comme nous, que vos mères se tourmentent comme les nôtres et que nous avons tous la même peur de la mort, la même façon de mourir et les mêmes souffrances? Pardonne-moi, camarade; comment as-tu pu être mon ennemi ? Si nous jetions ces armes et cet uniforme tu pourrais être mon frère, tout comme Kat et Albert. Prends vingt ans de ma vie, camarade, et lève-toi... Prends-en davantage, car je ne sais pas ce que, désormais j'en ferai encore. >> Tout est calme. Le front est tranquille, à l'exception du crépitement des fusils. Les balles se suivent de près; on ne tire pas n'importe comment; au contraire, on vise soigneusement de tous les côtés. Je ne puis pas quitter mon abri. « J'écrirai à ta femme, dis-je hâtivement au mort. Je veux lui écrire : c'est moi qui lui apprendrai la nouvelle; je veux tout lui dire, de ce que je te dis; il ne faut pas qu'elle souffre ; je l'aiderai, et tes parents aussi, ainsi que ton enfant... >> Son uniforme est encore entrouvert. Il est facile de trouver le portefeuille. Mais j'hésite à l'ouvrir. Il y a là son livret militaire avec son nom. Tant que j'ignore son nom, je pourrai peut-être encore l'oublier le temps effacera cette image. Mais son nom est un clou qui s'enfoncera en moi et que je ne pourrai plus arracher. Il a cette force de tout rappeler, en tout temps; cette scène pourra toujours se reproduire et se présenter devant moi. Sans savoir que faire, je tiens dans ma main le portefeuille. Il m'échappe et s'ouvre. Il en tombe des portraits et des lettres. Je les ramasse pour les remettre en place; mais la dépression que je subis, toute cette situation incertaine, la faim, le danger, ces heures passées avec le mort ont fait de moi un désespéré ; je veux hâter le dénouement, accroître la torture, pour y mettre fin, de même que l'on fracasse contre un arbre une main dont la douleur est insupportable, sans se soucier de ce qui arrivera ensuite. Ce sont les portraits d'une femme et d'une petite fille, de menues photographies d'amateur prises devant un mur de lierre. A côté d'elles il y a des lettres. Je les sors et j'essaie de les lire. Je ne comprends pas la plupart des choses; c'est difficile à déchiffrer et je ne connais qu'un peu de français. Mais chaque mot que je traduis me pénètre, comme un coup de feu dans la poitrine, comme un coup de poignard au coeur...

Erich Maria Remarque, A l'ouest, rien de nouveau (1929)​