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Aujourd'hui, j'ai seize ans. Pour la première fois, Henri ne me souhaitera pas mon
anniversaire.
Depuis que mon frère est mort, je n'ai pas eu le courage d'ouvrir ce cahier. Je n'avais plus
rien à dire, ni à écrire.
Mais aujourd'hui, en ouvrant le tiroir de ma table, je l'ai vu, je l'ai pris, je l'ai ouvert, je l'ai
lu... et cela m'a donné à nouveau l'énergie d'y raconter notre pauvre vie de guerre...
Cet été, nous sommes quand même allés à Houlgate quelques longues, interminables
journées. Alphonsine passe la semaine chez sa voisine. Elle ne quitte guère son fauteuil. Elle
parle peu, sauf quand le père Sanrefut vient la voir et qu'ils se racontent leurs souvenirs des
moissons achevées à la hâte avant la pluie, des années à pommes et des années sans pommes,
de la vache toujours malade, et de celle qui donnait tant de lait...
Le dimanche, Germaine vient chercher sa mère et la conduit à la ferme, que n'emplit plus le
bruit des bêtes. Le soir, elle la ramène chez les voisins et repart en carriole pour Dives,
tourner ses obus.
Hubert Dugars est tombé à Verdun, le frère de Berthe aussi. Elle a changé. Quand je l'ai vue
cet été, elle avait perdu cet air supérieur qui m'agaçait tant. Nous nous sommes promenées le
long de la plage. Berthe rêve de devenir infirmière. Elle sera peut-être acceptée l'an prochain
dans un hôpital auxiliaire à Bordeaux.
Depuis le mois de septembre, mon père n'opère plus au Grand Palais, mais tout près de chez
nous, à l'hôpital de la rue de la Jonquière, où s'est ouvert un service de chirurgie pour les
blessés de la face. Heureusement, la grande offensive dans la Somme semble terminée.
Début juillet, nos troupes et celles des Anglais ont envoyé un déluge de feu sur les positions
ennemies, croyant pouvoir percer les lignes allemandes. La défense a été plus efficace que
prévu et, tout l'été, des bataillons entiers de nos fantassins ont été fauchés. Dès qu'ils
évoquent nos pertes, les journaux restent très évasifs. Mais, depuis trois mois, papa a vu
affluer les blessés. D'après lui, les hôpitaux sont pleins sur tout le territoire.


Sagot :

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