« CROIRE, v. act. et neut. (Métaphysique). C'est être persuadé de la vérité d'un fait ou d'une proposition, ou parce qu'on ne s'est pas donné la peine de l'examen, ou parce qu'on a mal examiné, ou parce qu'on a bien examiné. Il n'y a guère que le dernier cas dans lequel l'assentiment puisse être ferme et satisfaisant. Il est aussi rare que difficile d'être content de soi, lorsqu'on n'a fait aucun usage de sa raison ou lorsque l'usage qu'on en a fait est mauvais. Celui qui croit, sans avoir aucune raison de croire, eût-il rencontré la vérité, se sent toujours coupable d'avoir négligé la prérogative la plus importante de sa nature (...) Celui qui se trompe, après avoir employé les facultés de son âme dans toute leur étendue, se rend à lui-même le témoignage d'avoir rempli son devoir de créature raisonnable et il serait aussi condamnable de croire sans examen qu'il le serait de ne pas croire une vérité évidente ou clairement prouvée. On aura donc bien réglé son assentiment et on l'aura placé comme on doit lorsqu'en quelques cas et sur quelque-matière que ce soit, on aura écouté la voix de sa conscience et de sa raison ».

DIDEROT, article « croire » de l'Encyclopédie

PREMIERE PARTIE : QUESTIONS D'ANALYSE (15 POINTS)
1° Que signifie « être persuadé » ? Et « examiner » ? Que peut-on tirer du fait que le premier verbe a une forme passive et que le deuxième a une forme active ?

2° Expliquez les termes « assentiment », «< ferme » et « satisfaisant ». En quoi l'examen permet-il d'avoir une croyance << ferme » et « satisfaisante » en un fait ou une proposition ?

3° Qu'est-ce qui différencie « celui qui croit, sans avoir aucune raison de croire » et « celui qui se trompe >> ?

4° Pourquoi, pour Diderot, est-ce «< aussi condamnable de croire sans examen [que] de ne pas croire une vérité évidente ou clairement prouvé » ? Que fait celui qui ne croit pas une vérité évidente ? En vous appuyant sur le cours, donnez un exemple/un courant de pensée qui illustre une telle posture.

5° Pourquoi, selon Diderot, faut-il fonder sa croyance sur « la voix de sa conscience et de sa raison » ? En quoi une telle thèse s'oppose au dogmatisme des autorités politiques et religieuses du 18eme siècle ? Vous pouvez appuyer votre réponse sur des recherches personnelles.

DEUXIEME PARTIE : QUESTIONS DE SYNTHESE (5 POINTS)

1° Quelle est la question à laquelle l'auteur tente-t-il de répondre ?

2° Dégagez l'idée principale du texte/la thèse défendue par l'auteur.

3"Repérez les différentes parties de l'argumentation et identifiez leur fonction (que fait l'auteur dans chaque partie ?).​