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Philosophie
Chapitre 2 : la justice et la loi
Texte 1: SPINOZA
«< Voici, me semble-t-il, la vraie définition des lois. Une loi, c'est une règle de vie, qu'un homme s'impose à
lui-même ou qu'il impose à d'autres, afin d'atteindre un certain but. Cependant, étant donné que peu de gens
perçoivent le vrai but des lois (car la plupart des hommes sont quasiment incapables de comprendre ce véritable but
et ne vivent pas du tout en écoutant leur raison), les législateurs ont eu la bonne idée d'ajouter un second but aux
lois (très différent du premier), afin que tous les hommes soient également poussés à les respecter. Ils ont ainsi
promis à ceux qui obéiraient aux lois ce que les hommes du commun² aiment le plus; et ils ont menacé ceux qui
violeraient les lois de ce que les hommes du commun craignent le plus. En établissant ces récompenses et ces
châtiments, les législateurs se sont donc efforcés de guider les hommes du commun, autant qu'on puisse le faire,
comme on guide un cheval à l'aide d'un mors³. Voilà pourquoi on confond souvent la loi avec une règle de vie
imposée aux hommes par une autorité extérieure. Et, par conséquent, en parlant de ceux qui obéissent aux lois, on
dit qu'ils sont << soumis » aux lois et qu'ils sont « privés de liberté ». Et, dans certains cas, c'est vrai: si un homme
respecte les biens d'autrui, uniquement parce qu'il a peur d'être pendu, alors cet homme est « soumis >> à une
autorité extérieure et contraint par le mal qu'il redoute. Et on ne peut pas vraiment dire que cet homme soit
<< juste >>. Mais, au contraire, si quelqu'un respecte les biens d'autrui, parce qu'il a saisi le vrai but des lois et
comprend que nous avons besoin de ces règles, alors cet homme agit selon sa conscience. Au fond, il n'obéit qu'à
lui-même et non pas à une autorité extérieure ; et, lui, mérite qu'on le qualifie d'homme « juste »>. >>
1-«< les législateurs » : les gens qui rédigent les lois.
2-« les hommes du commun » : la plupart des hommes.
3-«< un mors >>: pièce métallique que l'on met dans la bouche d'un cheval pour pouvoir le faire s'arrêter, en lui faisant mal.
Baruch Spinoza, Traité théologico-politique (1670)
A) Questions d'analyse:
1. À l'aide d'un exemple concret, montrez quels sont les deux buts des lois, les deux motifs qu'on peut avoir
d'obéir à une loi.
2. Pourquoi la plupart des hommes sont-ils, selon Spinoza, incapables de percevoir le vrai but des lois ?
3. Commentez l'analogie que fait Spinoza entre l'homme du commun et un cheval que l'on guide à l'aide d'un
mors.
4. À l'aide du repère « obligation / contrainte », expliquez la distinction entre deux types d'homme établie à la fimm
du texte. Peut-on dire, selon Spinoza, que l'un de ces deux hommes est plus libre que l'autre ? Pourquoi ?
5. Pourquoi seul le deuxième type d'homme mérite-t-il, selon Spinoza, le qualificatif de « juste >> ?
B) Éléments de synthèse :
1. Quelle est, selon vous, la question à laquelle le texte de Spinoza tente d'apporter ici une réponse ?
2. Comment cette réponse est-elle organisée ? Dégagez les différents moments de l'argumentation présente dans c
texte de Spinoza et montrez comme ils s'articulent les uns aux autres.
3. Dégagez l'idée principale du texte.