Bonjour ,
Je dois faire ce dm d'histoire pour demain :
QUESTION 2 - LA MEDITERRANÉE MEDIEVALE : ESPACE D’ECHANGES ET DE CONFLITS
Analyse de documents
Consigne : Lire la biographie de Bernard de Clairvaux (1090-1153) sur Internet, avant de lire les documents et répondre aux questions.
Document 1.
Pour les chevaliers du Christ, au contraire, c'est en toute sécurité qu'ils combattent pour leur Seigneur, sans avoir à craindre de pécher en tuant leurs adversaires, ni de périr, s'ils se font tuer eux-mêmes. Que la mort soit subie, qu'elle soit donnée, c'est toujours une mort pour le Christ : elle n'a rien de criminel, elle est très glorieuse. Dans un cas, c'est pour servir le Christ ; dans l'autre, elle permet de gagner le Christ lui-même : celui-ci permet en effet que, pour le venger, on tue un ennemi, et il se donne lui-même plus volontiers encore au chevalier pour le consoler. Ainsi, disais-je, le chevalier du Christ donne-t-il la mort sans rien redouter ; mais il meurt avec plus de sécurité encore : c'est lui qui bénéficie de sa propre mort, le Christ de la mort qu'il donne. Car ce n'est pas sans raison qu'il porte l'épée : il est l'exécuteur de la volonté divine, que ce soit pour châtier les malfaiteurs ou pour glorifier les bons. Quand il met à mort un malfaiteur, il n'est pas un homicide, mais, si j'ose dire, un malicide. Il venge le Christ de ceux qui font le mal ; il défend les chrétiens. S'il est tué lui-même, il ne périt pas : il parvient à son but. La mort qu'il inflige est au profit du Christ ; celle qu'il reçoit, au sien propre. (…) Pourtant, il ne convient pas de tuer les païens si l'on peut trouver un autre moyen de les empêcher de harceler ou d'opprimer les fidèles. Mais, pour le moment, il vaut mieux que les païens soient tués, plutôt que de laisser la menace que représentent les pécheurs suspendus au-dessus de la tête des justes, de peur de voir les justes se laisser entraîner à commettre l'iniquité.
Bernard de Clairvaux, Liber ad milites de laude novae militiae (Eloge de la nouvelle chevalerie), 1129
Questions :
1) Quel est l’intérêt de savoir qui est l’auteur pour comprendre ce texte ?
2) Présentez le contexte du document.
3) A qui Bernard de Clairvaux s’adresse-t-il ici ?
4) Quels seraient, pour eux, les avantages à tuer des musulmans, selon Bernard de Clairvaux ? 5) Que semblent redouter certains chrétiens et pour quelles raisons selon vous ?
Document 2 : La prise de Jérusalem vue par Ibn al-Athîr Ibn al-Athîr (1160-1233), originaire de Mossoul, historien qui écrivit une grande histoire générale du monde musulman, la Somme des histoires. Il fut un témoin oculaire de l'histoire des croisades.
Les Francs, qui avaient essayé sans succès de prendre la ville d'Acre, se portèrent vers Jérusalem et l'assiégèrent pendant plus de quarante jours […] La Ville sainte fut prise du côté du nord, dans la matinée du vendredi 22 du mois de Shaban [15 juillet]. Aussitôt la foule prit la fuite. Les Francs restèrent une semaine dans la ville, occupés à massacrer les musulmans […] Les Francs massacrèrent plus de 70 000 musulmans dans la mosquée al-Aqsâ : parmi eux on remarquait un grand nombre d'imams, de savants, et de personnes d'une vie pieuse et mortifiée - qui avaient quitté leur patrie pour venir prier dans ce noble lieu. Les Francs enlevèrent d'al-Sakra plus de quarante lampes d'argent, chacune du poids de 3 000 dirhams. Ils y prirent aussi un grand lampadaire d'argent qui pesait 40 ratls de Syrie, ainsi que 150 lampes d'une moindre valeur. Le butin fait par les Francs était immense. Les personnes qui avaient quitté la Syrie arrivèrent à Bagdad au mois du Ramadân [fin juillet-début août] avec le cadi Abû sa'd. Elles se présentèrent au diwân et y firent un récit qui arracha des larmes de tous les yeux. La douleur était dans les cœurs. Ces personnes, le vendredi qui suivit leur arrivée, restèrent dans la grande mosquée, invoquant la miséricorde divine. Elles pleuraient, et le peuple entier pleurait avec elles ; elles racontèrent les malheurs qui avaient frappé les musulmans de nobles et vastes contrées : le massacre des hommes, l'enlèvement des femmes et des enfants, et le pillage des propriétés. Telle était la douleur générale qu'on ne songea plus à l'observation du jeûne [...].
Questions :
1. Présentez le document en insistant sur la nature du document et sur le contexte à mettre en relation avec le document 1.
2. Pourquoi ce document confirme le discours de Bernard de Clairvaux ?
3. Quelle(s) différence(s) ce texte met-il en évidence par rapport au discours des chrétiens ? 4. Quel est l’intérêt de comparer ces deux visions de la croisade ?