En quoi erdogan a rendu son regime de plus en plus autoritaire ?
Doc 1: Après la chute de l'Empire ottoman en 1922, la Turquie devient une république Laqué. Elu président de la République au suffrage universel en 2014, Recep Tayyip Erdogan, chef du Parti nationaliste AKP. fait. progressivement basculer le pays vers un régime autoritaire, voire, selon certaines analyses, dictatorial.
Doc 1 Biographie de RT Erdogan (Wikipedia)
Diplômé de la faculté des sciences économiques et commerciales de l'université de Marmara, Erdogan est joueur de football semi-professionnel de 1969 à 1982. C'est au niveau local qu'il commence son parcours politique, après avoir été élu maire d'Istanbul en 1994. Il perd ce mandat en 1998, lorsqu'il est emprisonné pendant quelques mois pour avoir lu un poème du nationaliste turc Ziva Gökalp dans la province de Siirt. En 2001, il fonde l'AKP, qui devient la première force politique turque en 2002, en obtenant la majorité à la Grande Assemblée nationale.
Nommé Premier ministre en 2003, il amende la Constitution pour que le chef de l'État soit directement élu par les citoyens, prône une intégration de la Turquie au sein de l'Union européenne et tente de réformer l'économie nationale. Populaire lorsqu'il s'engage dans le jeu politique, Recep Tayyip Erdogan bénéficie d'une solide majorité parlementaire, confirmée lors des scrutins législatifs de 2007 et de 2011. Le régime qu'il a instauré est à partir de cette époque considéré comme étant autoritaire voire dictatorial. Il est également contesté pour des soupçons de corruption pesant sur son entourage politique et personnel. Il ne parvient par ailleurs pas à régler la question kurde et le conflit dans le sud-est du pays reprend sous sa présidence.
En 2014, il devient le premier président de la République élu au suffrage universel direct. L'AKP perd la majorité absolue aux élections législatives de juin 2015, mais la regagne à celles de novembre 2015. Dès le début de sa présidence, une dérive autoritaire du pouvoir est soulignée. La tentative de coup d'État de 2016 renforce la position d'Erdogan et conduit à des purges avec plus de 50 000 arrestations dont des députés de l'opposition et au licenciement de plus de 100 000 employés du secteur public, ainsi qu'à la mise en place de réformes sécuritaires et à une présidentialisation du régime. Il est réélu à l'issue de l'élection présidentielle anticipée de 2018 et inaugure un régime présidentiel.
Recep Tayyip Erdogan
Photographie de Recep Tayyip Erdogan sur un plateau en cuivre en vente à Sanliurfa, en Turquie, 19 juillet 2018.
Doc 2 Un bilan des purges de 2016
C'est une purge sans fin dans laquelle s'est lancé le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Depuis le coup d'État raté de juillet 2016, quelque 140 000 fonctionnaires avaient déjà été limogés et 44 000 jetés en prison. [.] Le nouveau décret, publié le 24 décembre, annonce la mise à pied de 2 756 fonctionnaires supplémentaires, dont 637 militaires et 105 universitaires. Cette tentative de putsch [ Jaoffert [à Erdogan] l'occasion de s'assurer une mainmise encore plus implacable sur l'État et d'écraser toute opposition au nom de la « lutte contre le terrorisme ».[...] L'opposition de gauche et les « kémalistes », héritiers des valeurs de la république laïque fondée par Mustapha Kemal, n'ont pas été épargnés, comme le démontre l'acharnement du pouvoir contre le quotidien Cumhuriyet, mais aussi contre des intellectuels libéraux, les ONG ou des figures de la société civile, comme le mécène Osman Kavala. La répression sans fin menée par le président turc masque mal, pourtant, la faiblesse réelle de son pouvoir. [...] La Turquie de demain ne se reconnaît plus en Erdogan. Ce dernier l'a parfaitement compris. D'où son inquiétude et sa volonté d'imposer sa poigne de plus en plus autoritaire.