Bonjour j’ai un devoir maison en français je suis bloqué je n’y arrive pas pourriez vous m’aider s’il vous plaît
Devoir maison - Devenir soi : écritures autobiographigues
Et brusquement ce fut le dénouement. La portière s'ouvrit avec fracas : l'obscurité retentit d'ordres hurlés dans une langue étrangère, et de ces aboiements barbares naturels aux Allemands quand ils commandent, et qui semblent libérer une hargne séculaire. Nous découvrîmes un large quai, éclairé par des projecteurs. Un peu plus loin, une file de camions.
Puis tout se tut à nouveau. Quelqu'un traduisit les ordres : il fallait descendre avec les bagages et les déposer le long du train. En un instant. le quai fourmillait d'ombres; mais nous avions peur de rompre le silence, et tous s'affairaient autour des bagages, se cherchaient, s'interpellaient,
mais
timidement.
à
mi-voix.
Une dizaine de SS, plantés sur leurs jambes écartées, se tenaient à distance, l'air indifférent.
À un moment donné. ils s'approchèrent. et sans élever la voix, le visage impassible, ils se mirent à interroger certains d'entre nous en les prenant à part, rapidement : « Quel âge ? En bonne santé ou malade? » et selon la réponse, ils nous indiquaient deux directions différentes.
Tout baignait dans un silence d'aquarium, de scène vue en rêve. Là où nous nous attendions à quelque chose de terrible, d'apocalyptique, nous trouvions, apparemment, de simples agents de police. C'était à la fois déconcertant et désarmant. Quelqu'un osa s'inquiéter des bagages : ils lui dirent: « bagages, après » ; un autre ne voulait pas quitter sa femme : ils lui dirent «après. de nouveau ensemble»; beaucoup de mères refusaient de se séparer de leurs enfants: ils leur dirent « bon, bon, rester avec enfants ». Sans jamais se départir de la tranquille assurance de qui ne fait qu'accomplir son travail de tous les jours; mais comme Renzo s'attardait un peu trop à dire adieu à Francesca, sa fiancée, d'un seul coup en pleine figure ils l'envoyèrent rouler à terre: c'était leur travail de tous les jours.
En moins de dix minutes, je me trouvai faire partie du groupe des hommes valides. Ce qu'il advint des autres, femmes, enfants, vieillards, il nous fut impossible alors de le savoir : la nuit les engloutit, purement et simplement. Aujourd'hui pourtant, nous savons que ce tri rapide et sommaire avait servi à juger si nous étions capables ou non de travailler utilement pour le Reich; nous savons que les camps de Buna-Monowitz et de Birkenau n'accueillirent respectivement que quatre-vingt-seize hommes et vingt-neuf femmes de notre convoi et que deux jours plus tard il ne restait de tous les autres - plus de cinq cents - aucun survivant.
Si c'est un homme (1947), Primo Levi.
Questions:
1. Cet extrait relève-t-il du genre biographique ou du genre autobiographique ? Justifiez votre réponse en citant le texte .
2. À quelle époque ce texte prend-il place ? Donnez au moins deux indices pour justifier votre réponse .
3. « Ce qu'il advint des autres, femmes, enfants, vieillards, il nous fut impossible alors de le savoir : la nuit les engloutit, purement et simplement ». Comment comprenez-vous cette phrase ? Expliquez .
Bonus : trouver une figure de style présente dans cet extrait.
4. Comment le personnage de l'extrait se sent-il ? Pourquoi à votre avis ?
5. Pourquoi pensez-vous que Primo Levi a voulu écrire un roman où il relate son expérience ? Développez une réponse d'au moins 7 lignes .
Merci pour votre aide d’avance.