Pourquoi cette fable est-elle une fable ?
15.LE VIEUX CHAT ET LA JEUNE SOURIS. Une jeune Souris, de peu d'expérience, Crut fléchir un vieux Chat implorant sa clémence, Et payant de raisons le Raminagrobis : Laissez-moi vivre : une Souris De ma taille et de ma dépense Est-elle à charge en ce logis? Affamerais-je, à votre avis, L'Hôte, l'Hôtesse, et tout leur monde ? D'un grain de blé je me nourris; Une noix me rend toute ronde. A présent je suis maigre ; attendez quelque temps Réservez ce repas à Messieurs vos Enfants. Ainsi parlait au Chat la souris attrapée. L'autre lui dit : Tu t'es trompée : Est-ce à moi que l'on tient de semblables discours ? Tu gagnerais autant à parler à des sourds. Chat et vieux pardonner? cela n'arrive guères. Selon ces lois descends là-bas (2), Meurs, et va-t-en tout de ce pas, Haranguer les sœurs Filandières (3): Mes Enfants trouveront assez d'autres repas." Il tint parole (4); et, pour ma fable, Voici le sens moral qui peut y convenir : La jeunesse se flatte (5), et croit tout obtenir; La vieillesse est impitoyable.