Bonjour, j’ai un exercice de français à faire, j’espère que vous pourrez m’aider.
Montrez en quoi l'extrait de Zola de l'exercice 6 relève de l'argumentation indirecte, en deux paragraphes construits (un argument développé, illustré par des exemples précis).
Le texte :
De longs remous brisaient la cohue, la fièvre de cette journée de grande vente passait comme un vertige, roulant la houle désordonnée des têtes. On commençait à sortir, le saccage des étoffes jonchait les comptoirs, l'or sonnait dans les caisses ; tandis que la clientèle, dépouillée, violée, s'en allait à moitié défaite, avec la volupté assouvie et la sourde honte d'un désir contenté au fond d'un hôtel louche. C'était lui1 qui les possédait de la sorte, qui les tenait à sa merci, par son entassement continu de marchandises, par la baisse des prix et ses rendus, sa galanterie et sa réclame. Il avait conquis les mères elles‑mêmes, il régnait sur toutes avec la brutalité d'un despote, dont le caprice ruinait les ménages. Sa création apportait une religion nouvelle, les églises que désertait peu à peu la foi chancelante étaient remplacées par son bazar, dans les âmes inoccupées désormais. La femme venait passer chez lui les heures vides, les heures frissonnantes et inquiètes qu'elle vivait jadis au fond des chapelles […] S'il avait fermé ses portes, il y aurait eu un soulèvement sur le pavé, le cri éperdu des dévotes auxquelles on supprimerait le confessionnal et l'autel.
Émile Zola
Au Bonheur des dames, chap. XIV, 1883.
1. Mouret, le propriétaire du grand magasin.
Merci !