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Sagot :
Réponse :
l'apparation d'addictions en milieu précaire : le refuge illusoire.
La fragilité sociale, notamment le chômage, semble un terreau pour les usages problématiques de tabac, alcool, drogues... Mais, attention, les addictions touchent tous les milieux. Et la détresse a des origines complexes.
Explications :
"L'action des stupéfiants est à ce point appréciée, et reconnue comme un tel bienfait dans la lutte pour assurer le bonheur ou éloigner la misère, que des individus [...] leur ont réservé une place permanente dans l'économie de leur libido. [...] On sait bien que, à l'aide du "briseur de soucis", l'on peut à chaque instant se soustraire au fardeau de la réalité et se réfugier dans un monde à soi qui réserve de meilleures conditions à la sensibilité. Mais on sait aussi que cette propriété des stupéfiants en constitue précisément le danger et la nocivité", estimait Sigmund Freud
le facteur "le plus associé à une dépendance ou à un usage à risque chronique d'alcool est le chômage". Des tendances également repérées avec les autres drogues.
Autrement dit, pour l'ensemble des comportements d'usage, "un capital socio-économique et éducatif élevé apparaît associé à l'expérimentation des produits mais pas à un usage régulier. À l'inverse, le fait d'être au chômage est davantage corrélé avec les usages réguliers qu'avec les expérimentations". Les consommations régulières, voire problématiques, sont ainsi "plus fréquentes parmi les plus précaires et les moins diplômés". Y compris par le prisme du genre, le milieu social a une importance.
D'une recherche menée auprès de jeunes précaires, d'autres caractéristiques se dégagent. "Les sujets mettent en relation le malaise psychologique (angoisse, ennui, déprime), les conditions d'existence et les privations du quotidien (de toit, de repas, de "besoins primaires"), le manque de perspectives d'intégration sociale (absence de travail), la dégradation des liens familiaux, l'autodestruction, la maladie, la marginalité, et le recours aux drogues", explique la revue Psychotropes (vol. 9, n°2, 2003).
Enfin, le Samu social et l'Institut national de la santé et de la recherche médicale ont relevé, parmi les sans-abri d'Île-de-France, que 29% étaient dans des addictions. Ainsi, pointe l'étude, "une personne sur cinq est dépendante à l'alcool, 16% consomment régulièrement du cannabis et 2,4% de la cocaïne". En outre, un jeune sur cinq de 18 à 25 ans est déjà dépendant à l'alcool et un quart consomme régulièrement du cannabis. Misère et addictions semblent ainsi, à première vue, entretenir des liens privilégiés. "Les situations de précarité conduisent à des usages de tabac, alcool et drogues illicites plus importants et ces produits servent souvent à gérer des situations de fragilité sociale", résume François Beck. Mais d'ajouter : "D'autres circonstances conduisent à des usages. On n'en est pas protégé quand on est plus favorisé, mais on y est plus exposé quand on connaît la précarité." Comme le souligne l'étude du Baromètre santé, "la précarité professionnelle apparaît comme un facteur de vulnérabilité vis-à-vis des usages à risque sans doute parce qu'elle peut entraîner une détresse psychologique favorisant ces usages et une moindre prise de conscience du risque".
Enfin, il est souvent difficile de démêler le sens de la causalité. Car si les situations de fragilité Cédric vit avec le minimum. Il peine à soigner son alcoolisme même s'il est sensible à la prévention. sociale peuvent favoriser le recours aux produits psychoactifs, à l'inverse, les addictions, avec les pertes qu'elles peuvent entraîner - travail, liens familiaux, santé, logement, voire liberté... - facilitent aussi la dégringolade sociale. Et lorsque le milieu ne protège pas assez, ou plus du tout, remonter la pente se révèle encore plus complexe. Aussi, et devant le constat connu que plus les gens vont mal, moins ils demandent de l'aide, s'impose la nécessité d'instaurer des dispositifs pour aller à leur devant ou de mener, comme au Secours populaire, des actions visant à rompre l'isolement et à faciliter l'accès aux soins ou à la prévention.
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