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Bonjour à tous,
J'espère que vous allez bien en tous cas moi cv.
Je n'arrive pas à rédiger mon commentaire sur "La Marquise par elle-même" de l'histoire les liaisons dangereuses.
Je vous souhaite bonne chance.
Merci d'avance.

Sagot :

Réponse :

Le valet Figaro entreprend un monologue dans lequel il blâme son maître, le comte Almaviva.

Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places, cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste, homme assez ordinaire ; tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m’a fallu déployer plus de science et de calculs, pour subsister seulement, qu’on n’en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes..

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, Acte V, scène 3, 1784.

Explications :

La marquise par elle-même

Dans la lettre LXXIX, le vicomte de Valmont a mis en garde la marquise de Merteuil contre les intentions de Prévan, qui compte la séduire pour la perdre aux yeux du monde. Or, la marquise se moque des conseils de son ami.

Lettre LXXXI

La Marquise de Merteuil au Vicomte de Valmont.

 Et qu’avez-vous donc fait, que je n’aie surpassé mille fois ? Vous avez séduit, perdu même beaucoup de femmes : mais quelles difficultés avez-vous eues à vaincre ? quels obstacles à surmonter ? où est là le mérite qui soit véritablement à vous ? Une belle figure, pur effet du hasard ; des grâces, que l’usage donne presque toujours ; de l’esprit à la vérité, mais auquel du jargon1 suppléerait2 au besoin ; une impudence3 assez louable, mais peut‑être uniquement due à la facilité de vos premiers succès ; si je ne me trompe, voilà tous vos moyens : car pour la célébrité que vous avez pu acquérir, vous n’exigerez pas, je crois, que je compte pour beaucoup4 l’art de faire naître ou de saisir l’occasion d’un scandale.

 […] Entrée dans le monde dans le temps où, fille5 encore, j’étais vouée par état au silence et à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer et réfléchir. Tandis qu’on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu’on s’empressait de me tenir, je recueillais avec soin ceux qu’on cherchait à me cacher. Cette utile curiosité, en servant à m’instruire, m’apprit encore à dissimuler : forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m’entouraient, j’essayai de guider les miens à mon gré ; j’obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que depuis vous avez loué si souvent. Encouragée par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure6. Ressentais-je quelque chagrin, je m’étudiais à prendre l’air de la sécurité, même celui de la joie ; j’ai porté le zèle jusqu’à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l’expression du plaisir. Je me suis travaillée avec le même soin et plus de peine pour réprimer les symptômes d’une joie inattendue. C’est ainsi que j’ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné.

 J’étais bien jeune encore, et presque sans intérêt : mais je n’avais à moi que ma pensée, et je m’indignais qu’on pût me la ravir ou me la surprendre contre ma volonté. [...]

 Mais de prétendre que je me donne tant de soins pour n’en pas retirer de fruits ; qu’après m’être autant élevée au-dessus des autres femmes par mes travaux pénibles, je consente à ramper comme elles dans ma marche, entre l’imprudence et la timidité ; que surtout je puisse redouter un homme au point de ne plus voir mon salut que dans la fuite ? Non, Vicomte, jamais. Il faut vaincre ou périr. Quant à Prévan, je veux l’avoir, et je l’aurai ; il veut le dire, et il ne le dira pas : en deux mots, voilà notre roman. Adieu.

De …, ce 20 septembre 17**.

Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, Seconde partie, Lettre LXXXI, 1782.

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