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Enceinte, elle arrive à Marsellle désespérée opres avoir fuit un morioge Partout il ya Taim la peur, la pauvreté frolde, comme de vieux habits uss humides, comme de vieux Gisages fletrid et déchus. Rue du Panier, rue du Boulea, froide, le bas des murs où croupit l'eau verte, où pourrissent les tas d'ordures nya pas de CGoussengud toujours les mêmes murs epreux/ le haut des immeubles qu'effleure la lumi guepes ici, ni de mouches qui bondissent librement dans l'air ou bouge la poussière. l ys place. Elle s'assoit un instant sur les marches des escaliers, près du mur derrière lequel pouse Texte 1 Extrait de Désert, Jean-Marie Gustave Le Clkzio, (1980) Lolla grandir heureuse ou Moroc pres du désert. arrange. que des hommes, des rats/ des blattes tout ce qui vit dans les trous sans lumière, sans air un vieux chien noir au poil hérissé sans trouver ciel. Lalla tourne dans les rues comme le seul arbre de la ville, un vieux figuier plein d'odeurs. Elle pense un instant à l'arbre nca aimait là-bas, lorsque le vieux Naman allait réparer ses filets en racontant des histoires, Moin elle ne peut pas rester longtemps à la même place, comme les vieux chiens fourbature E repart à travers le dédale sombre, tandis que la lumière du ciel décline peu à peu. Elle s'assoie encore un moment sur un des bancs de la placette, là où il y a le jardin d'enfants. Il y a des jours où elle aime bien rester là, en regardant les tout-petits qui itubent sur la place, les 15 (ambes flageolantes les bras écartés. Mais maintenant, il n'y a plus que l'ombre, et sur un des bancs, une vieille femme noire dans une grande robe bariolée. Lalla va s'asseoir à côté d'elle, elle essaie de lui parler. « Vous habitez içi ? »
« D'où est-ce que vous venez ? Quel est votre pays ? » La vieille femme la regarde sans comprendre, puis elle a peur, et elle voile son visage avec un pan de sa robe bariolée. Au fond de la place, il y a un mur que Lalla connaît bien. Elle connaît chaque tache du crépi, chaque fissure, chaque coulée de rouille. Tout à fait en haut du mur, il y a les tubes noirs des cheminées, les gouttières. En dessous du toit, de petites fenêtres sans volets aux carreaux sales En dessous de la chambre de la vieille Ida, du linge pend à une ficelle, raidi par la pluie et par la poussière. En dessous, il y a les fenêtres des gitans. La plupart des carreaux sont cassés, certaines fenêtres n'ont même plus de traverses, elles ne sont plus que des trous noirs béants comme des brbites
Lalla regarde fixement ces ouvertures sombres, et elle sent encore la présence froide et terrifiante de la mort, Ele frissonne lya un très grand vide sur cefte place, un tourbillon de vide et de mort qui nait de ces fenetres, qui tourne entre les murs des maisons. Sur le banc, a colé d'elle, la vielle mulStresse rie bouge pas, ne respire pas talla ne volt d'elle que son bras décharné où Jes veines sont apparentes comme des cordes, et la main aux longs doigts tachés de henné qul maintient le pan de sa robe sur la partle du visage qui est du coté de Tala. Peut-etre qu'il y a un piège, ici aussi ? Lalla voudrait se lever et s'en aller en courant, mais elle se sent rivée au banc de plastique, comme dans un reve. La nuit tombe peu a peu sur ville, l'ombre emplit la place, noie les recoins, les fissures, entre par les fenetres aux carreaux Cassés. Il fait froid maintenant, et Lalla se serre dans son manteau brun, elle remonte le col jusqu'à ses yeux. Mais le froid monte par les semelles en caoutchouc de ses sandales, dans ses jambes, dans ses fesses, dans ses reins. Lalla ferme les yeux pour résister, pour ne plus voir le vide qui tourne sur la place, autour des jeux d'enfants abandonnés, sous les yeux aveugles des fenêtres. Quand elle rouvre ses yeux, il n'y a plus personne. La vieille mulâtresse à la robe bariolée est partic sans que Lalla s'en rende compte. Curieusement, le ciel et la terre sont moins sombres, comme si la nuit avait reculé.
Bonjour pouvez vous m'aider merci bonne journée
