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Sagot :
« Personne n’est né avec de la haine envers l’autre du fait de la couleur de sa peau, ou de son origine, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à se haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer, car l’amour jaillit plus naturellement du cœur humain que son opposé. »
Nelson Mandela traçait ainsi sa vision de l’humanité, une espérance qu’il offre aujourd’hui en héritage.
Cet «apprentissage» de la haine de l’autre se trouve exacerbé quand la crise économique se manifeste dans toute sa force et fournit des prétextes bien connus des chercheurs : la peur de perdre son emploi, subtilisé par l’étranger ; l’affadissement des solidarités, dont témoignent les crispations autour du consentement à l’impôt; les inquiétudes quant à la pérennité du système de protection sociale; la stigmatisation d’un assistanat social. L’ensemble de ces souffrances, dans le sillage d’une crise économique d’am- pleur, peut engendrer un repli identitaire et la désignation bien commode de boucs émissaires.
Cette montée des périls économiques trouve, hélas, un écho dans la sphère politique et intellectuelle, et au sentiment d’instabilité économique s’arrime alors un sentiment d’insécurité qui provoque une perte de repères, loin de l’esprit fraternel, de ce bien-vivre ensemble, de cet universel qui transcende nos différences. Émerge alors une peur d’être envahi, d’être dissous dans cet Autre que l’on ne veut pas connaître.
En 2013 s’est étalée dans les médias une curieuse « libération de la parole », ce racisme « décomplexé », comme si l’idéologie raciste, antisémite et xéno- phobe était toujours là, habitant trop de Français, mais qu’elle avait enfin pu s’exprimer, se désenfouir. Curieuse terminologie : les termes de libération comme de décomplexion portent une connotation positive, la marque d’un progrès, qui témoigne d’une souffrance d’avoir gardé ces idées par devers soi.
La CNCDH rappelle constamment son attachement à la liberté d’expression, liberté à valeur constitutionnelle, garantie par l’article 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Tou- tefois, la critique du « politiquement correct », faite au nom de cette liberté d’expression, peut conduire à certaines dérives visant à disqualifier les discours humanistes et à valoriser l’audace, y compris la plus nauséabonde.
L’expression du rejet de l’autre n’est pas supportable, dès lors qu’elle porte atteinte à la liberté d’être de celui qu’elle stigmatise, l’enfermant dans une singularité physique ou confessionnelle.
Nelson Mandela traçait ainsi sa vision de l’humanité, une espérance qu’il offre aujourd’hui en héritage.
Cet «apprentissage» de la haine de l’autre se trouve exacerbé quand la crise économique se manifeste dans toute sa force et fournit des prétextes bien connus des chercheurs : la peur de perdre son emploi, subtilisé par l’étranger ; l’affadissement des solidarités, dont témoignent les crispations autour du consentement à l’impôt; les inquiétudes quant à la pérennité du système de protection sociale; la stigmatisation d’un assistanat social. L’ensemble de ces souffrances, dans le sillage d’une crise économique d’am- pleur, peut engendrer un repli identitaire et la désignation bien commode de boucs émissaires.
Cette montée des périls économiques trouve, hélas, un écho dans la sphère politique et intellectuelle, et au sentiment d’instabilité économique s’arrime alors un sentiment d’insécurité qui provoque une perte de repères, loin de l’esprit fraternel, de ce bien-vivre ensemble, de cet universel qui transcende nos différences. Émerge alors une peur d’être envahi, d’être dissous dans cet Autre que l’on ne veut pas connaître.
En 2013 s’est étalée dans les médias une curieuse « libération de la parole », ce racisme « décomplexé », comme si l’idéologie raciste, antisémite et xéno- phobe était toujours là, habitant trop de Français, mais qu’elle avait enfin pu s’exprimer, se désenfouir. Curieuse terminologie : les termes de libération comme de décomplexion portent une connotation positive, la marque d’un progrès, qui témoigne d’une souffrance d’avoir gardé ces idées par devers soi.
La CNCDH rappelle constamment son attachement à la liberté d’expression, liberté à valeur constitutionnelle, garantie par l’article 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Tou- tefois, la critique du « politiquement correct », faite au nom de cette liberté d’expression, peut conduire à certaines dérives visant à disqualifier les discours humanistes et à valoriser l’audace, y compris la plus nauséabonde.
L’expression du rejet de l’autre n’est pas supportable, dès lors qu’elle porte atteinte à la liberté d’être de celui qu’elle stigmatise, l’enfermant dans une singularité physique ou confessionnelle.
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