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Sagot :
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onjour,
La "révolte" est une sorte de rébellion contre toute forme d'autorité afin de pouvoir la renverser. Le témoin ou l'opprimé sont donc supposés en prendre conscience, ce qui les conduit spontanément à un geste marquant un changement radical dans la relation entre oppresseur et oppressé. La poésie out toute autre forme d'art tel que la littérature engagée en particulier, suscite cette prise de conscience. Il est vrai que les écrivains du siècle des Lumières ont été les premiers a toujours avoir eu une ferme volonté à instruire leur lecteur quant au côté dérisoire de la société et aux injustices.
Pour ce faire, ces philosophes, considérés comme les plus grands penseurs de l’histoire, éveillent la réflexion critique du public et l’incitent de manière plus ou moins implicite, à agir contre ces mêmes absurdités. C’est ainsi que Diderot (1713-1784) et D’Alembert (1717-1783) vont, dans leur Encyclopédie (1751-1772), révoquer certains principes fondamentaux comme la trop grande hiérarchisation de la société et les nombreuses inégalités qui en découlent. L’article "Misérable" par exemple nous offre une définition qui, basée sur le champ lexical de la douleur, développe en nous un sentiment d’injustice et d’extrême compassion pour le personnage ce qui aboutit, dans la majorité des cas, à une indignation et une interrogation quant à la raison d'être de cette cruelle inégalité. Cette intention de rejeter tout ce qui pourrait faire obstacle à la raison sera reprise et gagnera en ampleur au fil des siècles et des auteurs qu’ils soient fabulistes, romanciers, philosophes ou encore conteur.
Justement, c'est important de préciser que chaque œuvre, quel que soit son genre, est considérée comme engagée puisqu’elle offre une certaine vision concrète du monde et qu’elle donne du sens au réel. Que ce soit un conte ou une fable par leur morale, un roman par son dialogue d’idées ou encore une lettre ouverte, tous peuvent présenter une forme d’engagement dans leur rédaction. De même l’essai, ouvrage qui confronte des opinions et expose un point de vue personnel sur un thème précis, est extrêmement politisé. Prenons l’exemple du célèbre Camus : son essai philosophique "L’Homme révolté" décrit la soumission abusive de certaines catégories de personnes. L’auteur essaie de justifier la rébellion chez un opprimé et prend parti de ce dernier. Effectivement, il sous-entend adroitement que l’oppressé doit défendre ses droits et sa personne, qu’il doit se battre, s’affirmer pour supprimer cette autorité factice, donnant ainsi au lecteur l’envie de participer de sa propre personne à cette révolte, de contribuer à la mise en place d’un monde plus juste. Cependant, il serait alors en droit de se demander si le récit fictif, puisqu’il n’est pas définit dans la réalité, peut aussi présenter une forme d’engagement et susciter une controverse. Sans aucun doute, la réponse est oui. Il est certain que la fiction a souvent été utilisée pour faire admettre une réalité de façon plaisante, le but étant d’emmener le lecteur dans un monde imaginaire codifié différemment pour qu’il puisse s’interroger sur son propre mode de vie. Fahrenheit 451 de Ray Bradbury est un bon exemple puisque c’est une fiction qui relève bien plus de la littérature d’actualité que de la science-fiction. L’auteur y projette dans l’avenir une situation existante à son époque : l’accroissement de l’analphabétisme et l’oubli des livres en faveur des nouvelles technologies. Celui-ci explique alors que la lecture est un pilier fondamental du savoir et de la société et qu’il est important de la rétablir chez ceux qui souffrent d’illettrisme pour éviter de creuser ou de créer des inégalités au niveau intellectuel et culturel. Ainsi, la révolte peut être provoquée par toute forme d’engagement, ce dernier pouvant s’inscrire directement ou implicitement dans n’importe quel genre littéraire, manière aussi quelque peu détournée de toucher un plus large public et donc d’exercer un impact plus important sur les mœurs.
La littérature est souvent utilisée pour mobiliser et soulever une population, étant l’un des arts les plus communicatifs et qui influence le plus les mentalités. Effectivement, une œuvre engagée peut avoir un impact social très important comme l’a prouvé Zola. Ce dernier, à l’origine d’une production devenue incontournable, a énormément fait évoluer les mœurs de son époque avec la très célèbre lettre ouverte J’accuse… ! Qui fit éclater la vérité au sein de l’affaire Dreyfus. Grâce à cette œuvre et à elle seule, le coup monté par Esterhazy et quelques autres militaires fut découvert et Dreyfus, innocent, fut libéré. C’est un texte d’indignation pure et de liberté qui s’inscrit dans les grands moments de la conscience humaine. Beaucoup d’autres œuvres littéraires ont marquées un tournant dans des idéologies, des débats ou encore des réformes comme, par exemple, Le Dernier Jour d’un condamné de Victor Hugo traitant de la peine de mort.
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