Bonjour pouvez vous m’aider à faire mon devoir s’il vous plaît c’est un devoir maison en histoire
consigne:En analysant les documents, présentez la vision de la société industrielle défendue par Henri Schneider.
Vous
identifierez Henri Schneider et vous expliquerez ses positions sur le capitalisme industriel et la question
ouvrière. L'analyse du document constitue le cœur de votre travail, mais nécessite pour être menée la
mobilisation de vos connaissances.
les bénéfices ?
Document 1 : une interview d'Henri Schneider. Jules Huret, Journaliste au Figaro, enquête au Creusot où il
interroge Henri Schneider, fils du fondateur de l'entreprise, qui la dirige entre 1875 et 1898.
« Jules Huret : Mais, s'il faut une direction à l'usine, est-il indispensable que ce directeur absorbe à lui seul tous
Henri Schneider : Ça, c'est autre chose. Pensez-vous qu'il ne faut pas de l'argent pour faire marcher une « boîte
» comme celle-ci ? À côté du directeur, de la tête, il y a le capitaliste, celui qui apporte la forte somme. C'est ce
capital qui alimente tous les jours les usines en outillages perfectionnés, le capital sans lequel rien n'est
possible, le capital qui nourrit l'ouvrier lui-même. Ne représente-t-il pas une force qui doit avoir sa part des
bénéfices ? Je prends un exemple
. Il y avait un ouvrier qui gagnait cinq francs par jour. Il s'est dit : «Tiens !
y
Bibi n'a besoin que de quatre francs pour vivre, Bibi va mettre un franc de côté tous les jours. » Au bout de
l'année, il a 365 francs. Il recommence l'année suivante, dix ans, vingt ans de suite, et voilà un capitaliste !
Presque un petit patron ! Son fils pourra agrandir le capital paternel, c'est peut-être une grande fortune qui
commence.
Jules Huret : Mais si l'ouvrier a cinq enfants et une femme à nourrir, comment mettra-t-il de l'argent de côté ?
Bibi n'aura-t-il pas plutôt faim ?
?
Henri Schneider (M. Schneider leva les bras et les épaules d'un air qui signifiait) : Qu'y faire ? (avant d'ajouter)
Ça, c'est une loi fatale.., On tâche, ici, de corriger, le plus qu'on peut, cette inégalité... mais comment la
supprimer ? [...] le patron a des devoirs à remplir vis-à-vis des salariés [...]. Je vous le répète, ici nous faisons
tout ce que nous pouvons... Mes ouvriers me montrent bien qu'ils sont contents de moi, puisqu'à chaque
occasion qui s'offre à eux, ils témoignent de leur confiance...
Jules Huret. : Oui, je sais, ils vous ont nommé député, conseiller général et maire [...] Que pensez-vous de
l'intervention de l'État ?
Henri Schneider : Je n'admets pas du tout l'intervention d'un préfet dans les grèves. C'est comme la
réglementation du travail des femmes et des enfants. On décourage les patrons de les employer. Pour moi, la
vérité, c'est qu'un ouvrier bien portant peut très bien faire ses dix heures de travail par jour et qu'on doit le
laisser libre de travailler davantage si ça lui fait plaisir.
Jules Huret : La journée de huit heures ?
Henri Schneider ["affectant un grand désintéressement"] : Oh ! Je veux bien, si tout le monde est d'accord, je
serai le premier à en profiter, car je travaille souvent moi-même plus de dix heures par jour... Seulement les
salaires diminueront ou le prix des produits augmentera, c'est tout comme ! Au fond, voyez-vous, la journée de
huit heures... [...]. Dans cinq ou six ans, on n'y pensera plus, on aura inventé autre chose. >>
Source : Jules Huret (préface de Jean Jaurès et de Paul Deschanel), Enquête sur la question sociale en Europe, Paris, éditions Perrin,
1897.
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