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boonjour,
cet extrrait est il tragique damatique ou humouristique

Mais Valentine n'était pas femme à se laisser impressionner. Je restai là, les yeux levés
vers le soleil, jusqu'à ce que mon visage ruisselât de larmes, mais la cruelle, pendant tout ce tempslà continua à jouer avec sa balle, sans paraître le moins du monde intéressée. Les yeux me sortaient
de la tête, tout devenait feu et flamme autour de moi, mais Valentine ne m'accordait même pas un
regard. Complètement décontenancé par cette indifférence, alors que tant de belles dames, dans le
salon de ma mère, s'étaient dûment extasiées devant mes yeux bleus, à demi aveugle et ayant ainsi,
du premier coup, épuisé, pour ainsi dire, mes munitions, j'essuyai mes larmes et, capitulant sans
conditions, je lui tendis les trois pommes vertes que je venais de voler dans le verger. Elle les
accepta et m'annonça, comme en passant :
– Janek a mangé pour moi toute sa collection de timbres-poste.
C'est ainsi que mon martyre commença. Au cours des jours qui suivirent, je mangeai pour
Valentine plusieurs poignées de vers de terre, un grand nombre de papillons, un kilo de cerises avec
les noyaux, une souris, et, pour finir, je peux dire qu'à neuf ans, c'est-à-dire bien plus jeune que
Casanova, je pris place parmi les plus grands amants de tous les temps, en accomplissant une
prouesse amoureuse que personne, à ma connaissance, n'est jamais venu égaler. Je mangeai pour ma
bien-aimée un soulier en caoutchouc.
Ici, je dois ouvrir une parenthèse.
Je sais bien que, lorsqu'il s'agit de leurs exploits amoureux, les hommes ne sont que trop
portés à la vantardise. A les entendre, leurs prouesses viriles ne connaissent pas de limite, et ils ne
vous font grâce d'aucun détail
Je ne demande donc à personne de me croire lorsque j'affirme que, pour ma bien-aimée, je
consommai encore un éventail japonais, dix mètres de fil de coton, un kilo de noyaux de cerisesValentine me mâchait, pour ainsi dire, la besogne, en mangeant la chair et en me tendant les noyaux
– et trois poissons rouges, que nous étions allés pêcher dans l'aquarium de son professeur de
musique.
Dieu sait ce que les femmes m'ont fait avaler dans ma vie, mais je n'ai jamais connu une
nature aussi insatiable. C'était une Messaline doublée d'une Théodora de Byzance. Après cette
expérience, on peut dire que je connaissais tout de l'amour. Mon éducation était faite. Je n'ai fait,
depuis, que continuer sur ma lancée.
Mon adorable Messaline n'avait que huit ans, mais son exigence physique dépassait tout ce
qu'il me fut donné de connaître au cours de mon existence. Elle courait devant moi, dans la cour, me
désignait du doigt tantôt un tas de feuilles, tantôt du sable, ou un vieux bouchon, et je m'exécutais
sans murmurer. Encore bougrement heureux d'avoir pu être utile. A un moment, elle s'était mise à
cueillir un bouquet de marguerites que je voyais grandir dans sa main avec appréhension – mais je
mangeai les marguerites aussi, sous son oeil attentif -elle savait déjà que les hommes essayent
toujours de tricher, dans ces jeux-là – où je cherchais en vain une lueur d'admiration. Sans une
marque d'estime ou de gratitude, elle repartit en sautillant, pour revenir, au bout d'un moment, avec
quelques escargots qu'elle me tendit dans le creux de la main. Je mangeai humblement les escargots,
coquille et tout.
A cette époque, on n'apprenait encore rien aux enfants sur le mystère des sexes et j'étais convaincu
que c'était ainsi qu'on faisait l'amour. J'avais probablement raison.
Le plus triste était que je n'arrivais pas à l'impressionner. J'avais à peine fini les escargots qu'elle
m'annonçait négligemment:
– Josek a mangé dix araignées pour moi et il s'est arrêté seulement parce que maman nous a appelés
pour le thé.
Je frémis. Pendant que j'avais le dos tourné, elle me trompait avec mon meilleur ami. Mais j'avalai
cela aussi. Je commençais à avoir l'habitude

Sagot :

Réponse:

je pense que cette extrait est de l'humouriste