Bonjour,
J'ai besoin d'aide pour mon devoir de français. J'ai du mal a trouver mes parties et a rédiger mon texte.
Merci d'avance.
Bonne journee, cordialement
Vous traiterez, au choix, l’un des deux sujets suivants :
1- Commentaire (20 points)
Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
Cet extrait est l’incipit du roman.
Le jour n’est pas encore levé et ce que l’on aperçoit tout d’abord au loin sur la lande1 est
une étrange silhouette à deux têtes et huit membres dont la moitié semble inerte2. Plus dense
que la nuit elle-même, et comme évoluant en transparence derrière ce voile d’obscurité. La
paupière fronce à cette apparition. Doit-on s’y fier ? On se demande. On doute. À cette heure
5 les gens dorment, dans les villes, dans les villages, ailleurs. Ici, il n’y a rien ni personne. Si la
lune se montrait elle n’éclairerait qu’un paysage de maquis, brut, désolé. Une terre indéfrichée.
Qui va là ? Quoi ? On l’ignore. On scrute avec une attention accrue cette ombre insolite pour
tenter de l’assimiler à quelque espèce connue et répertoriée. Mais il n’y en a guère qui feraient
l’affaire. À quel ordre appartient-elle ? De quelle nature est-elle ? On s’interroge. On la suit du
regard. On la voit qui avance, courbée, l’échine3 déformée par une énorme protubérance4 10 ,
l’allure lente et quasi mécanique dans sa régularité. On devine, on sent qu’il y a dans cette
démarche quelque chose qui tient à la fois du désespoir et de l’obstination. On pense à une
tortue géante dressée sur ses pattes arrière. À un fabuleux coléoptère5 de la taille d’un jeune
ours. On s’inquiète vaguement. On chasse ces pensées. Mais elles reviennent. Car après avoir
15 passé en revue les divers représentants de la faune courante, en vain, on est bien obligé de
lâcher les monstres. Les vrais. Légendes et mythes remontent. On convoque le bestiaire6 des
créatures primitives, archaïques, imaginaires, fantasmagoriques7. On puise à la source de nos
craintes les plus anciennes, de nos peurs les plus profondes. On frissonne.
Et tandis que notre esprit bouillonne et se tourmente, là-bas la silhouette bossue continue
20 de progresser pas à pas sur un chemin qui n’a jamais été tracé.
On se rapproche. L’œil s’est aiguisé, il est capable à présent de trancher. D’un seul coup il
scinde l’entité en deux. Deux corps distincts. L’un sur l’autre. L’un chevauchant l’autre comme
lors de ces parodies de joutes8 qui égaient les cours de récréation – si un tournoi a eu lieu il est
terminé, les adversaires tous disparus, vainqueurs ou vaincus, on ne sait.
25 Ainsi donc ils sont deux.
Le mystère s’éclaircit quant à la nature de l’apparition, mais curieusement on n’en est pas
soulagé pour autant. On ne respire pas mieux. Au contraire.
Ils sont deux mais qui sont-ils ?
Que sont-ils ?
30 Que font-ils ?
Où vont-ils ?
On n’a pas fini de s’interroger.
Marcus Malte, Le Garçon, 2016
1 lande : terre qui n’est pas cultivée où poussent des plantes sauvages, parfois quelques arbres.
2 inerte : sans vie.
3 échine : colonne vertébrale d’un animal ou, par extension, de l’homme.
4 protubérance : bosse.
5 coléoptère : insecte.
6 bestiaire : représentations artistiques d’animaux.
7 fantasmagoriques : fantastiques, irréels.
8 parodies de joute : imitations d’un combat singulier à cheval entre chevaliers au Moyen Âge.