Réponse :
Coucou, comme promis, voici un petit texte que je me suis beaucoup amusé à écrire. J'ai voulu situer la scène en Thaïlande pour aborder le thème du mariage forcé. J'espère que cela te plaira ! (et j'espère aussi que le texte n'est pas trop long)
Explications :
Un vendredi soir, en rentrant du stade de foot, Anurat tombe nez à nez sur son père, sa mère et sa sœur Lamaï, en pleurs.
Monsieur Sukkasem a les bras croisés et un air renfrogné, Madame Sukkasem affiche une mine contrariée et fait des allers-retours dans le salon. Interloqué, Anurat demanda :
- Mais enfin, dites-moi ce qu'il se passe!
Eplorée, Lamaï se jette à son cou.
- Monsieur Saeli, le directeur de la concession, offre à Papa et un nouveau poste à la concession… en échange de moi.
Le visage d'Anurat si jovial il y a encore dix minutes vira au blanc.
- P…Pardon? Papa, tu plaisantes?
Monsieur Sukkasem prit la tête d'Anurat entre ses deux mains et lui dit d'un air désolé :
- On n'a plus le choix Anurat.
- Bien sûr que si, se défendit le jeune garçon, on a toujours le choix. Maman, dis quelque chose ! Implora-t-il.
- Cela fait des semaines que je me bats, répondit Madame Sukkasem au bout. Je ne veux plus continuer au risque de perdre mon mari.
- Mais enfin Papa, tu ne vas pas marier ton unique fille à Monsieur Saeli sous prétexte qu'il t'offre un travail !
- Anurat… Tu es trop jeune pour comprendre, dit son père de guerre lasse.
- Ne me dis pas que je suis trop jeune pour comprendre, vociféra Anurat. Dis plutôt que j'aime plus Lamaï que toi !
La porte claqua, Madame Sukkasem était sortie avec sa fille.
- Tu es prêt à vendre ta fille ! Cria Anurat, écœuré.
- Je ne vends pas ta soeur… répondit Monsieur Sukkasem si posément que c'en était presque vulgaire.
- Tu l'échanges avec un poste dans cette concession automobile où tu n'as jamais aimé travailler au lieu de chercher un autre travail et de prendre soin de tes enfants ! Et tu prends Maman à témoin…
Monsieur Sukkasem avait pris le parti de s'asseoir dans un fauteuil et feuilletait négligemment quelques journaux pendant qu'Anurat, posté à la fenêtre essayait de réfléchir. Fallait-il pleurer ? Exploser ? Le supplier ?
- Nous aurions de quoi vivre confortablement et Lamaï ne serait pas si malheureuse. Monsieur Saeli est un belle personne, déclara Monsieur Sukkasem.
- Pas si malheureuse… Ricana Anurat. Tu ne penses qu'à vivre dans le confort alors que même maintenant que tu es au chômage, on se débrouille bien par rapport au commun des thaïlandais. C'est ce salaire juteux qui te monte à la tête !
Mais plus rien ne servait de s'emporter, pensa Anurat, qui était triste à mourir. Lamaï, cet amour de sœur, ce petit papillon de 17 ans, donnée en pâture en échange d'un poste haut placé, assurance une position sociale intéressante. Quel égoïsme ! Et comme c'était mal le connaître. Il fallait absolument réagir. Il trouverait bien une solution.
Il prit quelques affaires, et sortit précipitamment en claquant violemment la porte. Quant à Monsieur Sukkasem, il prit sa tête entre ses mains et pleura amèrement.
