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Sagot :
réponse :Dès la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle est le témoin privilégié de la montée des tensions entre les USA et l’URSS et de la Guerre froide naissante. Absent de la conférence de Yalta, il ne doit qu’au soutien de Winston Churchill que la France obtienne un poste de membre permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU et une zone d’occupation en Allemagne. Soucieux dès la Libération de marquer l’indépendance de la France à l’égard du libérateur américain, il rend visite à Staline, à Moscou, dès le mois de décembre 1944, concluant à cette occasion un traité franco-soviétique destiné à assurer la sécurité de la France dans le cas d’une éventuelle guerre de revanche allemande.
Après son départ du pouvoir, en janvier 1946, le Général reste, tout au long de sa « traversée du désert », un avocat inconditionnel de l’indépendance du pays. Il ne cache pas ainsi son hostilité au Parti communiste français, dans lequel, la période de la Résistance refermée, il voit l’agent au service d’un pays étranger, l’URSS. Mais en dépit de son acceptation du traité de l’OTAN, en 1949, il s’engage avec la dernière énergie contre le projet de Communauté européenne de Défense (CED), souhaité par les Américains pour encadrer le réarmement allemand, mais dans lequel il voit une perte de souveraineté de la France : si la France appartient au bloc occidental, cela ne doit pas l’empêcher de mener sa propre politique étrangère, dont la souveraineté militaire est une condition fondamentale à ses yeux.
Rendre à la France son rôle mondial
Revenu au pouvoir en 1958, le général de Gaulle reste dans cette ligne et défend sa position dans la Guerre froide. Fidèle à l’allié américain dans les moments de tension, comme lors de la crise des missiles de Cuba en octobre 1962, il n’en déploie pas moins plusieurs initiatives destinées à montrer l’indépendance de la politique étrangère de la France, qu’il dote de l’arme nucléaire. D’abord, le Général mène une politique en direction du bloc de l’Est (reconnaissance de la République populaire de Chine en 1964, visite en URSS en 1966, en Pologne en 1967 et en Roumanie en 1968).
Par ailleurs, le général de Gaulle mène une politique européenne visant précisément à protéger l’Europe de l’influence américaine. Son double veto à l’entrée de la Grande-Bretagne, « Cheval de Troie des Américains », dans le marché commun (1963 et 1967) l’illustre. Cependant, cette politique d’indépendance vis-à-vis des USA se heurte souvent au tropisme beaucoup plus atlantiste de partenaires européens comme l’Italie ou l’Allemagne. Elle se manifeste enfin par la décision prise en 1966 (mais qui conclut un processus entamé dès 1959) de faire sortir la France du haut-commandement intégré de l'OTAN
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