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Bonjour,
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L'attrait du luxe est - il un mal ??


Sagot :

Réponse :

Exemple d’introduction


La condamnation ou l’apologie du luxe est une question classique et récurrente dans l’histoire des idées politiques et morales. Dès la République de Platon (II, 372), l’ascétisme et la frugalité de Socrate se heurtent aux revendications de confort et de raffinement de Glaucon. Au XVIIIème siècle, le débat resurgit, accentué par les développements du commerce et de l’industrie. La prise de position sur le luxe est révélatrice de système de valeurs contraires. Au souci de vertu et d’égalité d’un Rousseau, qui condamne le luxe comme facteur de corruption politique, s’oppose l’apologie du commerce et de la consommation développée par exemple par Mandeville ou Voltaire ; la figure du bourgeois, même patriote, dépasse alors le cadre étroit de la Nation. Le goût du luxe ouvre les frontières. La question de savoir si « L’attrait pour le luxe est un mal ? » déborde donc largement la sphère privée du «sermon moral ». Elle questionne la valeur du travail et le sens de la civilisation.

I ) Le goût pour le superflu qui accompagne et suscite le développement des techniques rend l’homme esclave de son confort et prisonnier d’une logique d’accumulation indéfinie. Collectivement, l’économie du luxe pervertit la valeur du travail, amollit la vigueur militaire et provoque le déclin du sentiment patriotique. Celui qui n’a de goût que pour le luxe fuira sa patrie dès les prémices d’une crise nationale.  «ubi bene, ubi patria !» .

II) Mais ne peut-on objecter que le goût de briller en alimentant sans cesse la demande, donne du travail à tous et produit une prospérité collective qui dépasse les frontières : même les plus pauvres connaissent une amélioration relative de leur niveau de vie. Il serait absurde de condamner le luxe en le coupant de ses conséquences bénéfiques.

III) Toutefois, au- delà de la logique de l’accumulation (aisément récupérable par la pensée économique et politique), l’aspect de gaspillage volontaire dans le goût du luxe fait écho, en l’homme, à une part de comportement irréductible au calcul rationnel et mondain. « C’est cette part maudite » que nous évoquerons avec G. Bataille. 

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