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Sagot :
Réponse:
Le 10 juillet 1916,à Verdum
Ma chère maman,
Il y a de cela trois mois je suis parti de la maison pour défendre la nation au combat, en France métropolitaine.Depuis mon départ du quartier, j'ai vécu de bons et de mauvais moments qui me marqueront toute ma vie, si je parviens à survivre à cet enfer de Verdun.
Je ne voulais pas être mobilisé, ce sont les politiciens Guadeloupéens qui souhaitaient notre départ au front. J'aurai dû faire comme de nombreux jeunes du pays , qui ne se sont pas présentés au Conseil de révision. Il semblerait qu'ils sont allés se cacher dans la forêt, aux mamelles, en attendant la fin de cette guerre désastreuse.
Les responsables militaires de la Guadeloupe nous ont rassemblé au camp Jacob de Saint-Claude. Nous étions environ cent cinquante à embarquer sur un bateau au port de Basse-Terre pour nous rendre sur l'île soeur de ma Martinique, dans un autre camp militaire, le fort Desay.
La, J'ai pu sympathiser avec un jeune appelé Marc de 18 ans , qui vivait à Fort de France. Lui aussi ne comprenait pas trop les raisons de son départ au front en Métropole.
Au port de Fort de France, on nous fit monter à bord d'un gros navire, le paquebot " le France", qui nous fit faire traversée de l'océan Atlantique. Après un long voyage en mer qui dura un mois, on a débarqué dans le port du Havre. Marc a mal supporté le trajet. Il n'arrêtait pas de rejeter la nourriture qu'on nous servait, par des vomissements incessant chaque jour.
Pour la première fois de ma vie, maman, j'avais très fois. Plus on se rapprochait des côtes françaises, plus je ressentais ce froid intense qui me glaçait tous les os du corps. C'était le cas pour tous les autres appelés antillais qui grelottaient . Pour nous aider à mieux supporter le climat tempéré de la métropole, on nous envoya pendant un mois dans des camps militaires à Marseille, à Toulon, à Sète au sud de la France. Là
même s'il faisait encore froid nous supportions mieux le climat méditerranéen qui est beaucoup plus doux qu'au Nord.
Un jour, un chef de brigade de permit de dire à Marc que les antillais sont mous et fainéants, parce qu'on ne partait pas selon lui assez rapidement combattre sure front de Guerre. Je crois que certains métropolitains ont des stéréotypes vis-à-vis de nous. Ils ont des images toutes faites et érronees de nos populations.
Au moment où je t'écris cette lettre, je suis sur le front occidental, depuis dix jours, dans la ville de Verdum qui a été sauvagement attaquée pares troupes allemandes. Les métropolitains surnomment les Allemands "les boches", je ne sais pour quelle raison. C'est un surnom à connotation très péjorative.
Pour leur faire face, notre compagnie composé de 400 hommes est allé dans une tranchée. Maman, c'est une sorte de fosse sur des kilomètres, dans laquelle on dort on se lève, on mange, on se lave soit... C'est vraiment affreux à voir, l'odeur est nauséabonde, mais on ne peut pas faire autrement.
Nous sommes bombardés, pilloné du matin au soir tous les jours ; des milliers d'obus nous tombe sur la tête.
J'ai très peur maman. Je ne sais pas si je sortirai vivant de cette enfer point je me suis attaché à d'autres camarades de combat, car Marc a été touché lors de notre arrivée par un obus allemand. Il a perdu ses deux jambes et on l'a évacué de la tranchée vers un hôpital militaire à l'arrière.
Malgré le soutien que nous nous portons les uns les autres, dans cette épreuve difficile, certains soldats métropolitains pense dur comme fer que nous pouvons nous infiltrer dans les lignes ennemi allemande et manger tous crus "les boches". Il pense qu'on pratique le cannibalisme . Jamais, maman, je ne m'étais ça qui autant insulté dans la dignité de ma personne. C'est peut-être une réaction raciste des vis-à-vis des soldats de couleur noirs.
J'ai bon espoir que ce massacre s'arrête et que je pourrai enfin rentrer à la maison faire la récolte de nos champs de Cannes à Bali, avec toi maman. Je pourrai ainsi retrouver la joix , la paix de mon Île.
Je t'aimes très fort,
Pense à moi dans tes prières
Ton fils Maxence.
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