Laurentvidal.fr vous aide à trouver des réponses à toutes vos questions grâce à une communauté d'experts passionnés. Explorez des milliers de questions et réponses fournies par une communauté d'experts sur notre plateforme conviviale. Obtenez des solutions rapides et fiables à vos questions grâce à une communauté d'experts expérimentés sur notre plateforme.

bonjour, svp quelqu'un peut m'aider je ne comprends pas le rythme en poésie (coupes, rejets, enjambement...) merci d'avance

Sagot :

La coupe

La coupe correspond quant à elle au découpage rythmique proposé par le vers, selon le choix effectué par le poète en matière de ponctuation et de logique grammaticale

 

Coupe et césure peuvent coïncider, c'est le cas par exemple dans les tragédies classiques, mais elles peuvent aussi se compléter voire s'opposer. Lorsqu'on analyse un texte, on signale la césure par une simple barre : /

Exemple

Prenons par exemple les deux premiers vers d'un poème de Victor Hugo :

 

Elle était déchaussée, elle était décoiffée,

Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;

 

On peut indiquer que le premier alexandrin propose un parallélisme de construction, à savoir une répétition de structure.

Exemple d'enjambement

Voyons le quatrain suivant, extrait de Le lac de Lamartine (XIXe siècle).

 

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,

Dans la nuit éternelle emportés sans retour,

Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges

Jeter l'ancre un seul jour ?

Le rejet

Le rejet est un enjambement particulier car il se termine non pas à la fin d'un vers mais dans sa partie initiale.

 

Ceci crée toujours un effet de surprise, la fin de cet enjambement paraissant un peu abrupte.

 

Le rejet est bien entendu un procédé de mise en valeur d'un mot, d'une idée. Il est identifiable grâce à la coupe.

Exemple de rejet

Voyons l'extrait suivant du poème Le Dormeur du val de Rimbaud (XIXe siècle).

 

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

 

Le mot «dort» est placé par la coupe en rejet et vient rompre les enjambements pour surprendre le lecteur.

Le contre-rejet

Le contre-rejet désigne un phénomène similaire : cette fois l'enjambement commence en partie finale de vers.

 

Ceci crée également un effet de surprise. Alors que le lecteur croit le vers terminé, il considère le groupe de mots placé en contre-rejet comme une sorte d'ajout inattendu.

 

Ceci met en valeur le groupe de mots concerné. Là encore, c'est la coupe qui fait le contre-rejet.

Exemple de contre-rejet

Voyons un extrait du poème Les pauvres gens de Victor Hugo dans le recueil La légende des siècles (XIXe siècle).

 

Leur haleine est paisible et leur front calme. Il semble

Que rien n'éveillerait des orphelins dormant,

Pas même le clairon du dernier jugement ;

 

Le groupe de mots « Il semble » est placé en contre-rejet.

J'espère t'avoir aidé