Réponse:
Au moment où cet article est écrit, à la fin de mars 2011, la décision prise par le Parti socialiste d’organiser des élections primaires ouvertes dans l’électorat pour choisir son candidat à l’élection présidentielle paraît difficilement réversible hormis des circonstances exceptionnelles. Les modalités d’organisation sont fixées : le calendrier, les organismes de mise en œuvre et de contrôle, la mise en place des bureaux de vote et l’établissement des listes électorales. Pourtant, une incertitude demeure sur leur effectivité. En tout cas, le débat continue. Il est entretenu par des socialistes mêmes qui regrettent que ces primaires ne réunissent pas les autres partis de gauche, comme il était prévu initialement, qui redoutent surtout les risques que fait courir, dans l’opinion, le spectacle des divisions de la campagne des primaires. C’est l’argument mis en avant, par exemple, par Michel Vauzelle, président de la région paca, qui tente d’obtenir leur annulation pour revenir à la désignation dans un congrès du parti. Les questions non résolues, qui plus est, ne s’arrêtent pas là. Faut-il, en effet, être encore sûr du caractère des primaires qui se tiendront : vont-elles être véritablement compétitives et les résultats ne pas s’imposer d’avance, ou seront-elles faites pour ratifier une candidature privilégiée ? Ce serait toute la différence entre des primaires de type américain, comme celles de 2008 qui ont vu l’émergence victorieuse de la candidature d’Obama, ou de type italien, qui, en 2005, ont permis à Romano Prodi de prendre la tête de la coalition dite de l’Olivier. La participation des électeurs, décisive pour assurer un succès – forte, elle porte le candidat, faible, elle peut être un handicap –, peut dépendre de cette alternative.
