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Sagot :
Réponse:
La diversité culturelle renvoie à la fois à la coexistence de communautés différentes au sein d’une société donnée (ce que les Canadiens, par exemple, nomment le multiculturalisme) et au respect des cultures* locales dans le cadre des échanges entre nations. Bien que ces deux aspects soient intrinsèquement liés puisque, avec la mondialisation*, c’est désormais essentiellement au travers de la circulation des marchandises culturelles et notamment au travers des programmes diffusés par les médias que les membres de chaque société apprennent à connaître les valeurs des autres communautés, nous nous intéressons dans cet article plus spécifiquement au second aspect.
2La mondialisation culturelle, dans ses trois dimensions (échanges internationaux, productions au sein de groupes puissants et mutations technologiques), alimente les craintes d’une homogénéisation au profit des cultures dominantes. Les effets de la mondialisation sont cependant plus ambigus que l’on ne pourrait s’y attendre. Les échanges internationaux déséquilibrés favorisent les cultures dominantes mais exacerbent la conscience de la diversité du monde et peuvent permettre l’émergence d’autres pôles de création (Thussu, 2007). Quelques groupes surpuissants alimentent la planète de productions lancées à grands renforts de campagnes promotionnelles tout en s’adaptant à des demandes locales hétérogènes et en se ressourçant auprès de producteurs indépendants innovateurs. Le numérique provoque un enrichissement sans précédent de l’offre globale tout en créant une concentration inédite des pouvoirs de contrôle d’accès.
3Dans ce contexte, depuis quelques années, le véritable débat ne porte plus sur l’objectif même de diversité culturelle qui semble faire l’objet d’un consensus, mais sur les moyens d’y parvenir. Au cours des vingt dernières années, deux moyens principaux ont été mis en place dans des contextes très différents : la politique d’exception culturelle, en 1994, dans le cadre des négociations ayant abouti à l’institution de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et un instrument juridique international, en 2005 dans le cadre de l’Unesco, la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Malgré leurs différences, ces deux moyens ont en commun de considérer que l’objectif de diversité culturelle passe par la mise en place de politiques publiques nationales de soutien à la culture. Notre propos n’est pas ici de contribuer au débat sur la pertinence des moyens mis en œuvre (Tardif et Farchy, 2011), mais de revenir sur l’objectif même en montrant quels en sont les soubassements économiques et comment sa complexité et son caractère multidimensionnel rendent nécessaire de réaliser des arbitrages politiques.
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