Lettre d’un soldat destiné à sa mère:
Ma chère mère,
A l’heure d’aujourd’hui je suis encore vivant, dieu soit loué! J’ai faillit perdre la vie lors d’une attaque mais j’ai été soigné à temps, j’en remercie les infirmières présentes sur place. Chaque jour qui passe, je vois mes camarades tombés les uns après les autres soit morts soit blessés aux mains des Boches, qui nous ont fait souffrir les mille horreurs, liquides enflammés, gaz asphyxiant, attaques, obus…
Ici c’est la guerre! Il devient de plus en plus dur de garder la vie. En ce moment je ne suis qu’un tas de boue, la vie dans les tranchées est un vrai calvaire! Il faut raclé ses vêtements à l’aide d’un couteau pour ce débarrasser de toute cette boue car c’est difficile de ce déplacer avec 3 kilos de boue en plus sur soit. J’ai eu soif, j’ai connu l’horreur de l’attente de la mort sous un tir de barrage inouï.
Je tombe de fatigue, voilà dix nuits que je suis en première ligne. Je vais me coucher dans un village à l’arrière où cela cogne cependant.
J’ai sommeil, je suis plein de poux, de boue, de sang et je pue la charogne des macchabées (des morts). Je t’écrirai à nouveau dès que j’en aurais l’occasion.
Au revoir mère.