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La veuve de Paolo Saverini habitait seule avec son fils une petite maison pauvre sur les

remparts de Bonifacio. La ville, bâtie sur une avancée de la montagne, suspendue même par

places au-dessus de la mer, regarde, par-dessus le détroit hérissé d'écueils, la côte plus basse

de la Sardaigne.

A ses pieds, de l'autre côté, la contournant presque entièrement, une coupure de la falaise,

qui ressemble à un gigantesque corridor, lui sert de port, amène jusqu'aux premières maisons,

après un long circuit entre deux murailles abruptes, les petits bateaux pêcheurs italiens ou

sardes, et, chaque quinzaine, le vieux vapeur poussif qui fait le service d'Ajaccio.

Sur la montagne blanche, le tas de maisons pose une tache plus blanche encore. Elles ont

l'air de nids d'oiseaux sauvages, accrochées ainsi sur ce roc, dominant ce passage terrible où

ne s'aventurent guère les navires.

Le vent, sans repos, fatigue la mer, fatigue la côte nue, rongée par lui, à peine vêtue

d’herbe ; il s'engouffre dans le détroit, dont il ravage les bords. Les traînées d'écume pâle,

accrochées aux pointes noires des innombrables rocs qui percent partout les vagues, ont l'air

de lambeaux de toiles flottant et palpitant à la surface de l'eau.

La maison de la veuve Saverini, soudée au bord même de la falaise, ouvrait ses trois

fenêtres sur cet horizon sauvage et désolé.


Sagot :

Bonjour,

La veuve de Paolo Saverini habitait seule avec son fils une petite maison  blanche sur les  remparts de Bonifacio. La ville, bâtie sur une avancée de la montagne, suspendue même par  places au-dessus de la mer, regarde, par-dessus le détroit baigné par l'océan , la côte plus basse  de la Sardaigne.

A ses pieds, de l'autre côté, la contournant presque entièrement, une coupure de la falaise,  qui ressemble à un couloir pour  géants ( attribut) , lui sert de port, amène jusqu'aux premières maisons,  après un long circuit entre deux    collines verdoyantes , les petits bateaux pêcheurs italiens ou

sardes, et, chaque quinzaine, le rutilant vapeur  qui fait le service d'Ajaccio.

Sur la montagne blanche, le tas de maisons pose une tache plus blanche encore. Elles ont  l'air de nids d'oiseaux sauvages, accrochées ainsi sur ce flanc,  dominant ce passage accueillant où   s'aventurent les navires.

Le vent doux frôle  la mer, frôle  la côte verdoyante , découpée par la houle ; il caresse  le détroit, dont il  fait virevolter les herbes . Les traînées d'écume pâle,  accrochées aux affleurements des innombrables petits rochers qui percent partout les vagues, ont l'air  de voiles de soie ( attribut) palpitant à la surface de l'eau.

La maison de la veuve Saverini, soudée au bord même de la falaise, ouvrait ses trois  fenêtres sur cet horizon magnifique et  lumineux